OUBLIE-MOI – MARIE-JULIE BAUP / THIERRY LOPEZ

Durée : 01H15

D’APRÈS MATTHEW SEAGER

Adapté, mis en scène et interprété par : Marie-Julie Baup & Thierry Lopez
Avec : Caroline Rochefort, Morgan Perez & Jean-Paul Bezzina (en alternance avec Frédéric Chevaux)
Costumes : Michel Dussarrat
Scénographie : Bastien Forestier
Lumières : Moïse Hill
Création sonore : Maxence Vandevelde
Chorégraphie : Anouk Viale
Assistante mise en scène : Pauline Tricot
Presented by arrangement with Concord Theatricals Ltd.
on behalf of Samuel French Ltd.
www.concordtheatricals.co.uk

 

Oublie-moi est une histoire d’amour. Celle d’Arthur et de Jeanne. Ils racontent à eux deux l’amour inconditionnel, la cruauté de la maladie mais aussi le pouvoir de la musique dans une vie simple et pourtant si extraordinaire. La structure non-linéaire de la pièce, construite en flashbacks, réflexions et adresses directes au public, reflète les singularités tout en miroirs de l’esprit complexe d’un patient atteint d’Alzheimer.
Cette pièce questionne le rapport au monde de ces malades atteints de démence et rend hommage à celles et ceux qui les aiment et les accompagnent amoureusement, obstinément, passionnément. Ce qui nous rend humains, c’est la façon dont nous nous enchaînons aux souvenirs. Ils nous définissent souvent et nous façonnent. Quand nous les perdons, cela devient plus cruel, plus terrible que d’autres afflictions. Dans Oublie-moi nous assistons d’une certaine façon à un lent brisement du coeur et pourtant, cette pièce est une superbe ode à l’amour, à la compassion et à l’intime.

 

Lors de ses études universitaires à Leeds (Angleterre), Matthew Seager s’est spécialisé dans la stimulation sensorielle appliquée aux maladies dégénératives. Lors de workshops organisés avec des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, il a pu constater que le pouvoir de la musique dépassait celui du simple langage. Des souvenirs, liés à une musique du passé, ont souvent rejailli dans la mémoire des patients de façon extrêmement
spontanée et puissante. Certains résidents se sont mis à chanter alors qu’ils étaient plongés dans une réelle incapacité à communiquer. Un bref mais véritable retour à la vie. Matthew Seager s’est alors attaché à explorer ce lien entre mémoire et musique. Si nous avons voulu respecter cet élément dramaturgique essentiel, nous avons cependant choisi des morceaux très différents, en accord avec l’âge et la nature des personnages.
Clément Léotard a également habillé le spectacle d’un univers sonore parfois oppressant à l’image des crises d’Arthur. Arthur et Jeanne ont dansé un soir sur Words de F.R. David et cette musique les accompagnera quelques années plus tard, jusqu’à leur dernière danse.

 

Marie-Julie Baup a démarré comme comédienne au théâtre sous la direction de Jérôme Savary, Stéphane Hillel, Gildas Bourdet, puis rencontre Nicolas Briançon qui la met en scène dans de nombreuses pièces
(Le songe d’une nuit d’été, Irma la douce, Faisons un rêve, Divina…) tout en continuant de travailler avec d’autres metteurs en scène comme Ladislas Chollat, Daniel Benoin ou José Paul. Au cinéma, on la retrouve entre autres dans les films des frères Foenkinos, Jean-Pierre Jeunet, Eric Besnard. Elle est actuellement à l’affiche du dernier film de Nicolas Vanier Champagne. A la télévision, elle tient le rôle principal féminin de la série diffusée sur Arte et Netflix Au service de la France. On la retrouve aussi dans Je te promets, réalisé par Renaud Bertrand, ou Parents mode d’emploi sur France Télévision. Également autrice, elle vient de réaliser son premier film Fraîche, avec Pascale Arbillot et Tcheky Karyo.

 

Thierry Lopez commence sa formation par la danse, avant que son goût pour le théâtre ne s’affirme. En 2000 il entre au Cours Florent, et obtient le prix du meilleur metteur en scène lors de la Nuit Florent 2003, pour son spectacle Beckett etc. En 2010 il est choisi par Eric Ferrand pour interpréter OEdipe tyran, de Sophocle, à la Scène nationale Le Creusot. Nicolas Briançon le mettra plusieurs fois en scène (Le Songe d’une nuit d’été, Divina, Roméo et Juliette). En janvier 2018, après un an de tournée en France, Belgique et Suisse avec le spectacle Avanti !, Thierry Lopez se produit au Théâtre de la Michodière, dans Nuit d’ivresse, une pièce de Josiane Balasko. La même année, il joue Ich bin Charlotte, de Doug Wright, sous la direction de Steve Suissa ; seul-en-scène créé au Théâtre du Chêne Noir à Avignon, lors du Festival Off d’Avignon 2018, repris ensuite au
Théâtre de Poche-Montparnasse à Paris, puis au Théâtre Libre (Paris Xe) à l’automne 2019. Il reçoit, grâce à ce spectacle, une deuxième nomination aux Molières, cette fois-ci dans la catégorie seul-en-scène (Molières 019). En 2021, Il travaille pour la première fois avec Ladislas Chollat sur un texte de Florian Zeller dans Une heure de tranquillité au Théâtre Antoine. Il sera en 2022 dans le casting de lasérie Theodosia, une série HBO tournée en anglais diffusée par la BBC et France Télévision, il incarnera le rôle de Aapep. Toujours en 2022 on le retrouve sur scène au Théâtre Actuel à Avignon, au côté de Marie-Julie Baup avec qui il signe la mise en scène et l’adaptation de la pièce anglaise de Matthew Seager : Oublie-moi.

 

De quoi parle la pièce ?

In Other Words est une histoire d’amour qui explore les effets de la maladie d’Alzheimer et le pouvoir transformateur de la musique dans nos vies. Le spectateur est conduit à travers la relation entre Arthur et Jane, bondissant d’un souvenir à l’autre et faisant l’expérience d’une défaillance mentale.

Alzheimer est un problème mondial qui touche plus de 50 millions de personnes dans le monde. Y a-t-il une raison particulière pour laquelle vous vouliez raconter cette histoire ?

Au cours de ma dernière année à l’Université de Leeds, j’ai animé pendant dix semaines des ateliers de stimulation sensorielle et de musique dans une maison de soins pour personnes atteintes d’Alzheimer à Leeds. Nous chantions à la fin de chaque session et certains résidents – qui semblaient incapables de communiquer, ou qui étaient presque totalement coupés de la réalité – se levaient et chantaient une chanson familière de leur passé.  ette expérience m’a ouvert les yeux. En fait, j’ai eu l’impression d’avoir un déclic par rapport à la narration. Tout d’abord, je n’arrivais pas à croire que si peu  de gens étaient au courant. Il y a beaucoup de travaux sur la  mémoire mais ils ne font pas le lien avec la musique. Mes recherches m’ont permis de comprendre que cette école de pensée est assez récente, au même titre que des  documentaires incroyables comme Alive Inside ou des associations comme Playlist for Life. Et puis c’était tellement  émouvant et inspirant d’être témoin de la capacité d’une ersonne, atteinte d’Alzheimer, à se remémorer des souvenirs  grâce au pouvoir de la musique. C’est  également très théâtral : la personne « revit » sous nos yeux, nous nous identifions à elle.

 

Pouvez-vous nous parler un peu de Playlist for Life ?

Playlist for Life est une association caritative fondée en 2013 par l’écrivaine et présentatrice écossaise Sally Magnusson après le décès de sa mère qui était atteinte d’Alzheimer. Elle a pour objectif de proposer à chaque personne malade une playlist personnelle pour l’aider à vivre mieux. Leur travail repose sur plus de vingt ans de recherches montrant que certaines mélodies sont associées à nos émotions et à nos souvenirs. Dans le cadre de la maladie, elles permettent de réduire le stress et les symptômes et de renforcer les relations avec l’entourage. Je travaille avec eux depuis la première production du spectacle en 2017.

Quel est votre rapport personnel à la musique ?

Je pense que la musique joue un rôle énorme dans ma vie comme dans celle de beaucoup de gens. À mon avis, il existe peu de situations qui ne sont pas améliorées par de la musique. Je me souviens de la première fois où nous avons répété la scène où Arthur et Jane dansent sur You make me feel so young… C’était tellement bien !

 

Quel conseil donneriez-vous à d’autres jeunes auteurs

dramatiques qui s’efforcent de faire remarquer leur travail ? C’est une question difficile. Je dirais qu’il est probablement utile d’aller sur le terrain et de croire en sa propre histoire, d’être persévérant et de ne pas attendre que cela « arrive ». Je l’espère, en tout cas !

 

Moïse Hill, touche-à-tout du spectacle, a suivi un cursus du GRIM, École Supérieure des Techniques du Spectacle de Lyon, section éclairage, dont il fut major de promotion. Durant ses études il s’est formé à l’Opéra
National de Lyon et au théâtre des Célestins. Il se consacre rapidement à la création et à la scénographie lumière. Il signe notamment les trois créations de Deauville à livre ouvert 2002. Il se spécialise en spectacle musical (opéras de la Cie Étoiles du Jour, La Flûte enchantée, production Atouts Musique ou encore Bastien-Bastienne, production des Petits Chanteurs de Saint-Marc). Il créé la lumière des musicaux Kermesse de l’Ogre, m.e.s.
Christian Cloarec de la Comédie-Française, Mélodies d’exil de Mouron et Anne Fournier ou Les Misérables, m.e.s. par Jacques Gomez. Il est le concepteur lumière de l’ensemble des créations du metteur en scène Pierre-
Jean Carrus et du Quatuor Beat, ensemble de percussion classique. En 2007 il crée pour la Fête des Lumières de Lyon l’éclairage de l’installation Banc de Sardines du plasticien  Jean-Pierre David. Il signe en 2018 les créations lumière de trois spectacles pour l’Auditorium-Orchestre National de Lyon : Enquête à l’orchestre, qu’il scénographie et met en espace, Rythmes et couleurs et Comptines cuivrées, ainsi que deux projets pour la Philharmonie du Luxembourg : Génèse, concert d’improvisation pour piano solo et lumière avec Jean-François Zygel ainsi que Chuuut par le Quatuor Beat, qu’il co-écrit et pour lequel il collabore à la mise en scène. Moïse Hill travaille aussi comme régisseur général ou directeur technique pour de nombreuses productions de spectacles en tournée (Polyfolies, Acte 2, ATA…), des théâtres parisiens (Bouffes Parisiens, Théâtre de Paris,
Michodière…), ou des festivals (Avignon OFF, Les Espiègleries à Die, D’un dimanche à l’autre…).En 2018 il reprend la direction technique de la société de production théâtrale Atelier Théâtre Actuel ainsi que du Théâtre Actuel à Avignon. Parallèlement, il fonde en 2002 le festival Éclats, la Voix au Pays de Dieulefit qu’il a codirigé jusqu’en 2016, et créé en 2015 la salle de spectacle Le Toit Rouge à Montélimar qu’il a dirigée une saison.

 

CRÉATION SONORE

Né en 1981 Maxence se forme d’abord à Bruxelles à l’école de théâtre Lassaad en tant que comédien et performe pour des metteurs en scène (Julien Gosselin, Arnaud Anckaert,
Claire Dancoisne, etc.).  Il plonge ensuite dans la recherche musicale et mène un double parcours. Il juxtapose les univers du théâtre, de l’image et de la musique en étant également compositeur. Sa musique accompagne
de nombreux formats et projets telles des pièces de théâtre mais aussi des films etdocumentaires. Il compose la musique des spectacles de Julien Gosselin (compagnie SVPLMC) Joueurs / Mao II / Les Noms (Don Delillo)
Vallende man (L’homme qui tombe de Don Delillo) à l’ITA (International Theater Amsterdam). Le Marteau et la Faucille (de Don Delillo) Le Dekalog (projet de sortie du Théâtre National de Strasbourg) interrompu par le
covid mais qui devient un film produit par Année Zero et qui sortira en 2023 Le Passé / Ekaterina Ivanovna (de Leonid Andreiev) Arnaud Anckaert (Théâtre du Prisme) éisme (de Duncan MacMillan) Si je te mens tu m’aimes ? (de Rob Evans) Les règles du je(u) (de Sam Holcroft) Il compose aussi les musiques originales deplusieurs films documentaires : Corinne Masiero Hors-cadre de Marine Place Fucking in love et Amazones de Justine
Pluvinage La Cour d’honneur de Hélène Desplanques Dans les bras d’un matelot de Marie Benoist.

 

Anouk Viale est une artiste pluridisciplinaire. Comédienne, danseuse, chorégraphe, elle aime bousculer les frontières et mélanger les genres. Attirée par des créations aux univers artistiques multiples, elle aime passer du jeu à la danse, en passant par l’interprétation et la chorégraphie. Elle travaille entre autres avecMarie-Claude Pietragalla, Nicolas Briançon, Jean Paul Gaultier, Robert Carsen, Jean- Claude Gallotta, Mathilda May…
Elle se forme en danse classique, jazz, claquettes et contemporain, elle étudie le piano, la batterie, la trompette et le chant. Diplômée du Conservatoire National de Grenoble en Art Dramatique, elle obtient en parallèle son Diplôme d’Etat en Danse. Anouk Viale signe les chorégraphies de Nuit d’ivresse,  pièce de théâtre écrite par Josiane Balasko, remontée au Théâtre de la Michodière à Paris, avec Jean-Luc Reichmann et Thierry Lopez. Le
metteur en scène Steve Suissa fait appel à elle pour chorégraphier Ich Bin Charlotte, seul en scène interprété par Thierry Lopez, nommé aux Molières 2019 dans la catégorie Seul en scène. Dernièrement, elle se frotte à l’opéra, et c’est le metteur en scène Olivier Fredj qui la sollicite pour créer les chorégraphies du célèbre opéra Le Voyage dans la lune de Jacques Offenbach. Toujours dans sa quête derencontres, de nouveauté et de mélange des genres, cette fois-ci c’est Jean Paul Gaultier qui la choisi pour jouer la meneuse de revue déjantée dans son spectacle Le Fashion Freak Show. Mis en scène par Tonie Marshall, lespectacle va rester à l’affiche pendant 9 mois au théâtre des Folies Bergère à Paris, et partir en tournée à l’international. Dernièrement, c’est la metteuse en scène Mathilda May qui la choisi pour jouer dans sa nouvelle création Make-up, au Théâtre Marigny.

 

Après une formation au Conservatoire d’Art dramatique de Versailles, elle intègre de 2010 à 2013 l’ERACM (Ecole Régionale d’Acteurs de Cannes et Marseille). Pour la saison 2013/2014 elle travaille à la Comédie Française en tant qu’élève comédienne. En 2016 elle joue dans une miseen scène de Jérôme Deschamps, Bouvard et Pécuchet, adaptation du dernier roman deFlaubert. Elle travaille une seconde fois avec lui et joue le rôle de la servante Nicole dans Le Bourgeois gentilhomme crée en juin 2019 au Printemps des Comédiens. En janvier 2022 elle joue dans Le Voyage de Gulliver mis en scène par Valérie Lesort et Christian Hecq. Elle travaillera également avec eux dans 20.000 Lieues sous les mers qui reprendra au théâtre de La Porte Saint-Martin en mai 2023. Pour le spectacle Oublie-moi, elle accompagneet collabore avec Marie-Julie Baup et Thierry
Lopez lors de la création au Festival d’Avignon