ÉRIC-EMMANUEL SCHMITT – MADAME PYLINSKA ET LE SECRET DE CHOPIN

 

DISTRIBUTION :

 

Un texte d’Éric-Emmanuel Schmitt (édition Albin Michel)
Mise en scène : Pascal Faber
Avec Eric-Emmanuel Schmitt et au piano Nicolas Stavy en alternance avec Guilhem Fabre
Lumières : Sébastien Lanoue

 

ÉRIC-EMMANUEL SCHMITT :

 

En deux décennies, Eric-Emmanuel Schmitt est devenu un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. Plébiscitées tant par le public que par la critique, ses pièces ont été récompensées par plusieurs Molière et le Grand Prix du théâtre de l’Académie française. Ses livres sont traduits en 48 langues et plus de 50 pays jouent régulièrement ses pièces. Selon des statistiques récentes (cf. rubrique « Statistiques »), il est aujourd’hui l’auteur le plus étudié en collèges et en lycées. Ses pièces, constamment créées et reprises dans les théâtres nationaux ou privés du monde entier, appartiennent désormais au répertoire contemporain.

 

FRÉDÉRIC CHOPIN :

 

Frédéric Chopin (né en Pologne en 1810 – mort à Paris en 1849) est né à Varsovie de père français et de mère polonaise. Il compose en Pologne ses 1ères œuvres, notamment : ses 2 Concertos pour piano (1830). En 1830, il part à Vienne pour un voyage d’études. La Pologne se soulève, l’insurrection est écrasée par les troupes russes. Arrivé à Paris en 1831, il rencontre beaucoup de sympathie pour la révolution polonaise. Il s’y fixe et connaît un rapide succès. Il a essentiellement composé pour le piano : 55 Mazurkas, 27 Études, 24 Préludes (1838), 19 Nocturnes, 13 Polonaises et 3 Sonates.

 

MADAME PYLINSKA ET LE SECRET DE CHOPIN :

 

Une pièce de / et jouée par Éric-Emmanuel Schmitt.

À la fois pédagogique et intime, ce récit initiatique poursuit la démarche entamée par l’écrivain dans Ma vie avec Mozart, immense succès d’édition international : les grands compositeurs ne sont pas que des compositeurs, mais des guides spirituels qui nous aident et nous apprennent à vivre…

Le spectacle, joué par l’auteur lui-même, mêle musique et théâtre car Nicolas Stavy, pianiste de réputation internationale, Prix Chopin à Varsovie, interprète des œuvres du génie franco-polonais

« – Madame Pylinska, quel est le secret de Chopin ?

– Il y a des secrets qu’il ne faut pas percer mais fréquenter : leur compagnie vous rend meilleur. »

En suivant les cours de la tyrannique Madame Pylinska, le jeune Éric-Emmanuel cherche à comprendre le mystère de la musique de Chopin.

La Polonaise a de surprenantes façons d’expliquer le génie du musicien et la leçon de piano devient peu à peu apprentissage de la vie et de l’amour.

 

LITTÉRATURE :

 

« J’ai toujours écrit des romans et des nouvelles cependant, à la différence des pièces, j’ai mis longtemps à composer un texte que je jugeais publiable. Alors que le théâtre, paradoxalement, m’épanouissait en m’imposant ses contraintes, le roman m’offrait une liberté qui m’a longtemps effrayé, une liberté qui pouvait devenir licence. Pourquoi gribouiller 300 pages plutôt que 100 ? Jusqu’à quel point décrire ? Quel point de vue adopter ? Fort heureusement, les sujets de mes livres m’ont forcé la main : ils se sont imposés, m’ont obligé à les écouter, à rédiger leur histoire pendant de longs mois, à me mettre à leur service. Merci Pilate, merci Monsieur Ibrahim, merci Oscar. Quant à Adolf Hitler, désolé, même si j’apprécie vraiment La Part de l’Autre, le livre qu’il m’a inspiré, il n’est pas dans mes habitudes de le remercier… »

 

LA PRESSE EN PARLE :

 

« Que les mots et la musique poursuivent le même but»

«Madame Pylinska et le secret de Chopin» est un texte autobiographique qu’Éric-Emmanuel Schmitt porte sur scène. Auteur, acteur… mais pas musicien. Son plus grand regret.

Madame Pylinska est slave, revêche et loufoque. Elle voue un culte absolu à Frédéric Chopin avec qui elle partage sa nationalité et sa dévotion au piano. C’est vers elle qu’un jeune étudiant normalien va se tourner pour essayer d’apprendre à jouer Chopin justement, qu’il a découvert enfant, dont il est tombé amoureux lui aussi, qu’il exécute pas mal mais… juste pas assez bien pour être un vrai Musicien avec le M majuscule qui se prononce.

Sur scène, Éric-Emmanuel Schmitt est tout à la fois le jeune homme, sa tante et la professeure de piano. Dans la vie, il fut seulement cet étudiant timide tourneboulé par les conseils incongrus de cette diva du professorat, comme s’allonger sous le piano «parce que la musique, c’est des vibrations». «C’est entièrement autobiographique. J’y parle de ma découverte du piano, de mon désir absolu de jouer Chopin, de mon arrivée à Paris… J’ai mis plusieurs professeurs sous le nom de Madame Pylinska mais elle est inspirée de quelqu’un qui aexisté. C’était une professeure slave qui faisait des phrases péremptoires, qui était tellement excessive, tellement extravagante.» Et c’est auprès d’elle que le jeune étudiant qu’était alors l’auteur et écrivain a pris «des cours de musique qui sont devenus des cours de vie. J’y ai appris à être attentif, à aimer…»

Pour autant, Eric-Emmanuel Schmitt n’est jamais devenu musicien… du moins il n’a jamais pu ajouter la majuscule: «Je l’ai regretté quasiment toute ma vie. Il y a assez peu de temps que je ne le regrette plus, depuis que j’ai trouvé comment mettre de la musique dans les spectacles, lorsque le bonheur des mots et celui de la musique de Chopin se rejoignent. J’ai compris que l’on n’est pas ce que l’on veut, on est ce qu’on est. Et je n’ai pas d’imagination musicale. Alors, j’essaie d’être moi-même, du mieux que je peux.» En mélangeant ses deux passions pour aboutir à des spectacles plus complets: «Il faut que les mots et la musique poursuivent le même but, que chacun apporte ce que l’autre n’apporte pas.» Aux mots, la quête de sens; aux notes, celle de l’émotion.

Et à l’auteur la tâche d’interpréter ce qu’il a écrit: «Je suis monté sur scène pour remplacer Francis Lalanne dans ‘‘Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran’’. On me l’a proposé et je me suis entendu dire oui. Mais pour moi, je n’étais qu’un acteur de remplacement.» Qui est rapidement devenu l’acteur de ses écrits: «J’y ai pris goût et pour ‘‘Madame Pylinska’’, je me suis immédiatement dit que je le ferai sur scène.»

L’auteur multi-primé ne cache pas le plaisir qu’il a à jouer, à recevoir les applaudissements, à monter sur scène à l’étranger. Mais uniquement pour ce qu’il écrit: «Je ne suis légitime que pour mes textes. Je tremblerais de jouer quelqu’un d’autre. Là, je n’ai pas à me demander ce qu’a voulu dire l’auteur. Là, je suis chez moi.» Comme au théâtre Rive-Gauche à Paris, qu’il dirige depuis dix ans: «Je suis un auteur qui s’occupe des autres auteurs. C’est rare. Mais ce n’est pas de la générosité: je suis passionné par le talent.»

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Eric-Emmanuel Schmitt aime, de temps en temps, se risquer en scène. Quatre ans durant il a joué Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, de France aux Etats-Unis, du Canada au Liban en passant par l’Italie. Un de ses très beaux textes, Monsieur Ibrahim. Comme Oscar et la dame rose. Eric-Emmanuel Schmitt ne craint jamais de puiser dans sa vie même ou dans des expériences qu’il connaît de près.

Il vient de consacrer à son enfance, à son adolescence, un très beau livre. La figure centrale en est sa mère. Une championne d’athlétisme, une femme forte et très aimante. On plonge dans la famille. On apprend à connaître son père, sa sœur, son entourage actuel. Journal d’un amour perdu (Albin Michel) est une histoire très bouleversante. Une part de récit autobiographique transfigurée par l’écriture, des aveux très sincères et des bouffées spirituelles, des scènes drôles. On a le cœur déchiré mais on rit parfois.

C’est aussi vers sa jeunesse qu’Eric-Emmanuel Schmitt se retourne pour nous raconter Madame Pylinska et le secret de Chopin. Le grand piano occupe le plateau côté jardin. A cour, un petit espace, hors scène, comme le bureau de l’écrivain qui raconte, un petit bureau d’étudiant. Au milieu, une sorte de salon, un fauteuil, un guéridon, un paravent.

Eric-Emmanuel Schmitt a grandi avec un piano, un mauvais piano droit, mais il l’avait un petit peu adopté, dompté…Admis rue d’Ulm, à l’école normale supérieure (ENS) en philosophie, bientôt agrégé, il a envie d’apprendre bien à jouer et contacte une professeure de piano, Madame Pylinska.

Elle est slave, elle roule les « r », elle est très excentrique, elle a une méthode bien à elle. Elle donne le sentiment de tout faire pour décourager ses élèves. Elle a un côté chaman, sinon sorcière ! Elle impose de bizarres exercices au jeune homme…

On rit beaucoup au cours du spectacle. Certains épisodes de ce chemin d’apprentissage sont très drôles. Mais comme toujours avec Eric-Emmanuel Schmitt, on est dans le sentiment. Dans le partage des émotions.

On l’a dit, l’écrivain lui-même est en scène. Chemise blanche, pantalon noir, il enroule autour de son cou une sorte d’écharpe couleur de renard, et il est Madame Pylinska.

Il ne compose pas. Il demeure lui-même, avec sa forte présence, sa manière d’avoir une étincelle de joie dans l’œil. On l’a dit, il se contente de rouler les « r » et l’on entend cette femme aussi touchante que rugueuse !

Ce qui fait la force de la représentation, c’est la présence de Nicolas Stavy. Un pianiste très fin qui interprète des pages magnifiques de Frédéric Chopin. Des pages très difficiles. C’est superbe.

On est loin d’un spectacle qui ferait alterner parole et musique. Il y a là un dialogue, une construction subtile. Les deux artistes se connaissent bien et, soulignons-le, Eric-Emmanuel Schmitt est un musicien véritable. Chopin n’est pas là pour illustrer. Il est la source et la structure.

Pascal Faber signe une mise en scène délicate.  Un très beau moment accessible et exigeant, une merveilleuse nouvelle rencontre de Nicolas Stavy et d’Eric-Emmanuel Schmitt. Un grand moment à partager.

 

TEASER :