LES AUTRES
DE
KADER ATTOU
POUR SA DERNIÈRE CRÉATION CHORÉGRAPHIQUE, KADER ATTOU S’AMUSE DE TOUTES LES CURIOSITÉS : INSTRUMENTS DE MUSIQUE MÉCONNUS, SCÉNOGRAPHIE ASTUCIEUSE ET POÉTIQUE DE L’OBJET. ET, BIEN SÛR, UNE CERTAINE IDÉE DE LA DANSE HIP-HOP, ÉMINEMMENT CONTEMPORAINE, ENVELOPPANTE ET TOUJOURS AUSSI SPECTACULAIRE. AVEC LES AUTRES, LE CHORÉGRAPHE SE RÉINVENTE POUR LE MEILLEUR.
La danse de Kader Attou refuse les clichés, considérant que le hip-hop est une discipline d’art et de recherche, portée par le croisement des cultures et des pratiques artistiques. À l’origine de ce nouveau spectacle, il y a la rencontre entre le chorégraphe et deux musiciens qui jouent d’instruments rares et atypiques. Loup Barrow compte parmi les grands spécialistes du Cristal Baschet, « l’orgue de cristal » dont le clavier est constitué de baguettes de verre qu’il caresse de ses doigts mouillés, dessinant dans l’espace une sculpture sonore fascinante. Grégoire Blanc, violoncelliste et ingénieur, qui sera sur scène à ses côtés, est quant à lui un des rares virtuoses du thérémine au monde, un mystérieux instrument électronique dont on joue… sans le toucher.
« Les Autres » est ainsi né du désir de travailler autour de la notion d’étrange, d’insolite, renouvelant le dialogue entre la danse, la musique et la scénographie. Entre apparences inattendues et jeux d’illusion, la gestuelle portée par les six danseurs coule avec fluidité du hip-hop au contemporain.
DISTRIBUTION : |
Direction artistique, chorégraphique : Kader Attou,
Distribution : Capucine Goust, Ioulia Plotnikova, Wilfried Ebongue, Sébastien Vela Lopez, Maxime Vicente, Erwan Godard, Pasquale Fortunato
Création musicale : Régis Baillet-Diaphane
Musique live : Loup Barrow, Grégoire Blanc
Scénographie : Olivier Borne
Dramaturgie : Camille Duchemin
Création lumière : Fabrice Crouzet
NOTE D’INTENTION : |
Depuis le début de mon parcours, j’ai toujours refusé les clichés, les attendus, considérant que le hip hop est une discipline d’art et de recherche portée par le croisement des cultures et des pratiques artistiques. À l’origine de cette nouvelle création, il y a ces rencontres fortes avec des musiciens remarquables qui jouent d’instruments rares et atypiques et auxquels j’ai proposé de partager mon univers. Multi-instrumentiste, percussionniste, toujours en quête de sonorités originales, Loup Barrow est parmi les grands spécialistes du Cristal Baschet, « l’orgue de cristal » dont le clavier est constitué de baguettes de verre qu’il caresse de ses doigts mouillés et qui par des effets de vibrations dessine dans l’espace une sculpture sonore fascinante. Violoncelliste, ingénieur, Grégoire Blanc est un des rares utilisateurs de thérémine au monde, un mystérieux instrument électronique dont il joue sans le toucher avec les mains qui ondulent à l’intérieur du champ électromagnétique émis par deux antennes posées sur un boîtier. De cette sorte de violon invisible émanent des vibratos et des mélodies éclatantes d’une pureté exceptionnelle.
Avec ces découvertes est né le désir de travailler autour de la notion d’étrange, d’insolite, de cet hors du commun qui engendre beauté et poésie et de renouveler le dialogue entre la musique, la danse et la scénographie. Entre apparences inattendues, moments d’illusion et éléments de surprise, nous entrons dans un espace-temps fantasmagorique où l’extraordinaire se substitue à l’ordinaire. La danse est portée par six danseurs singuliers issus des esthétiques hip hop et contemporaine. Dans cette aventure trois autres artistes aux univers si particuliers me rejoignent : le scénographe Olivier Borne avec ses lieux imaginaires, ses décors expressionnistes qui jouent sur la poétique de l’objet et l’oubli de la matérialité du monde. Régis Baillet avec cette musique sensible qui le caractérise, ses boucles électroacoustiques et cristallines dont l’élégance et la fluidité accompagnent ma danse. Camille Duchemin, scénographe reconnue pour ses décors souvent oniriques et saisissants m’accompagnera sur la dramaturgie. Les musiciens seront sur scène, aux côtés des danseurs imprégnant de leur virtuosité et de leur personnalité un spectacle qui sera le reflet de nos échanges et de nos émotions, à la fois baroque, intense et surprenant.
Kader Attou
KADER ATTOU : CHORÉGRAPHE |
Avec une démarche artistique humaniste et ouverte sur le monde qui fusionne les influences et décloisonne les genres, Kader Attou a contribué à transformer le hip hop en une nouvelle scène de danse, faisant émerger une danse d’auteurs reconnue comme une vraie spécificité française. Il inscrit sa danse dans le partage, le dialogue des cultures et le croisement des esthétiques. Il cherche dans les voyages et les rencontres la matière qui nourrit ses œuvres. Enfant de l’immigration, les questions de l’identité, de la différence et de l’altérité fondent sa démarche, transformant sa danse en un lieu de convergence où se construit une communauté de corps et d’émotions. Créer des univers sensibles qui révèlent la poésie du hip hop. Dès le début, il considère le hip hop comme une discipline d’art et de recherche mais aussi, et c’est ce qui fait sa singularité, comme un moyen de témoigner sur la condition humaine, de réfléchir sur des questions de société.
Prenant la liberté d’inventer une danse riche qui ne s’interdit rien, il ne cesse de renouveler le hip hop avec créativité sans renier ses valeurs fondatrices. Avec Symfonia Piesni Zalosnych du compositeur polonais Henryk Górecki, il sera le seul à créer à partir d’une œuvre musicale intégrale et classique, explorant le lien entre les énergies, les intentions de sa danse plurielle et celles de la musique et des instruments. Pièce 100% hip hop, The Roots démontre avec rage et passion l’incroyable évolution de l’écriture hip hop qu’il n’hésite pas ensuite à inscrire dans l’abstraction et le corps du Ballet avec seize danseurs au plateau pour Opus 14. En 2017, il crée Allegria pour raconter tout en légèreté la gravité du monde et en réinventer un autre, drôle, onirique, rempli d’espoir et du plaisir simple de danser. Cherchant à élaborer un langage commun entre la danse, la musique et la scénographie, il s’entoure de collaborateurs atypiques et crée des univers sensibles aux confins du réel et du rêve. Mélange de force physique, de fluidité du geste et de complexité, sa danse révèle la puissance poétique du hip hop dont s’emparent avec générosité et virtuosité ses danseurs, compagnons de route…En 2008, Kader Attou est nommé directeur du CCN de La Rochelle et du Poitou-Charentes, devenant ainsi le premier chorégraphe hip hop à la tête d’une telle institution. Il développe un projet culturel de territoire d’envergure avec une forte dimension internationale. Il accompagne l’émergence de nombreuses compagnies et crée en 2016, le Festival Shake qui soutient la diversité de la danse hip hop.
REGIS BAILLET : CRÉATION SONORE ET MUSICALE |
De formation musicale de piano classique, Régis Baillet n’a de cesse d’enrichir ses gammes, poussé par une curiosité des sons qui le conduit, par exemple, à la découverte et la pratique du chant Dhrupad – chant classique de l’Inde du nord. Il revendique ces influences musicales dans la musique classique, ainsi que dans les courants de musiques électroniques les plus exigeants : electronica, modern classical, ambient, industriel et dubstep.Son style musical est en constante évolution. Dans ses compositions, Régis Baillet procède par l’accumulation de nappes et de sons révélant une musique sensible, aux ambiances mélancoliques et contrastées. En 1991, il crée le duo de musique électronique Ab ovo avec Jérôme Chassagnard. En 2004, le duo signe chez le label allemand de musique industrielle Ant-Zen qui marque le début d’une certaine reconnaissance. En 2010, Ab ovo décide de prendre des voix séparées pour se concentrer sur des projets solos. Régis Baillet forme alors Diaphane et sort deux albums Samdhya et Lifeforms.En 2012, il cosigne la bande originale du documentaire réalisé par Dror Moreh TheGatekeepers. Le film, rencontre un succès mondial, et est nominé aux Oscars dans la catégorie « Meilleur documentaire ».Régis Baillet compose, par la suite, les créations musicales des spectacles de la compagnie Mastoc et enregistre un double CD concrétisant des années de collaboration: Les gens de pluie, Vagues à l’âme au fil de l’eau, Vagues à l’âme, Dis-le moi, Des vils, Ça va valser et Lâche-moi… Il poursuivra la création musicale de spectacles avec la compagnie Pyramid Arenthan (Transhumans), le cercle des danseurs disparus (Poesia), ainsi qu’avec la compagnie slovène M&N Dance Company (Room with a view, S/HE, Conspiracy of Silence, Labyrinth, Infra).En janvier 2013, Kader Attou fait appel à lui pour la création sonore originale de sa pièce The Roots. Ce partenariat se poursuivra sur Opus 14, Un break à Mozart, Yatra, La vie parisienne, Danser Casa et Allegria.
LE THÉRÉMINE |
Le son est produit à partir d’un signal électrique engendré par un oscillateur hétérodyne à tubes électroniques. Deux signaux de fréquences élevées (l’un fixe à 170 kHz, l’autre variable entre 168 et 170 kHz) se combinent pour former un battement et fournir un signal audible, entre 20 et 20 000 Hz1.
L’effet de capacité apporté par le corps de l’instrumentiste, à proximité des antennes, affecte la fréquence produite, tout comme une personne se déplaçant dans une pièce peut altérer la qualité d’une réception de radio ou de télévision. Cette caractéristique est mise à profit dans le thérémine, et la combinaison des deux mains, l’une commandant le volume et l’autre la hauteur de la note, permet d’obtenir des effets sonores insolites.
Le thérémine, disposant d’un seul oscillateur, est un instrument monodique. Son timbre, que l’on ne peut modifier, ressemble à celui de la voix humaine ou à celui de la scie musicale.
LE CRISTAL BASCHET |
L’Orgue de cristal ou Cristal Baschet est un instrument de musique mis au point en 1952 par les frères Bernard (ingénieur) et François (guitariste) Baschet. Il « s’écarte des instruments mélodiques classiques figés au xxe siècle depuis le xviie siècle ». Les premiers montages des frères Baschet sont des corps sonores posés sur le piano du compositeur Jacques Lasry ; assemblés ils deviendront la sous-famille dite « percussions multi-timbres ». Si leur son en continu est « cristalin », ce n’est pas dû à la matière et la forme du cristal, contrairement à la famille de l’harmonica de verre. Á ce jour des musées ont intégré cette lutherie-sculpture contemporaine d’ingénieur acousticien et une cinquantaine d’instruments est réparti dans les orchestres dans le monde à l’aube du xixe siècle.
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