Le sale discours

Le Sale Discours
ou géographie des déchets pour tenter de distinguer au mieux ce qui est propre d’avec ce qui ne l’est pas

 

de et avec
DAVID WAHL

mise en scène
PIERRE GUILLOIS

TOUT PUBLIC

Texte disponible aux éditions Premier Parallèle

Durée 1h10


Auteur et interprête :
David Wahl

Mise en scène :
Pierre Guillois

Régisseur général :
Jérôme Delporte en alternance avec Jean-Yves Marion

Collaboration artistique, accessoires :
Anne Wagner

Production Incipit

Coproduction Le Quartz – Scène nationale de Brest, La Faïencerie – Théâtre – Cinéma – Créil, Châteauvallon – Scène nationale, La Maison de la Poésie – scène littéraire à Paris.
En immersion à L’Andra, L’institut Curie/Musée Curie, au Quartz – Scène nationale de Brest
Avec le soutien de L’Andra et de Big Bennes/ Soignolles-en-Brie

David Wahl est artiste associé à Océanopolis, Brest – Centre de Culture Scientifique et Technique dédié à l’Océan


« C’est un récit qui parle de l’environnement.

D’un environnement façonné par nos ordures, nos excréments et nos déchets.

C’est un récit qui parle de notre instinct de survie, de nos rêves d’éternité, de la peur de la mort.

C’est le récit de l’homme, qui envisage sa survie au prix de son environnement. Et du cycle de plus en plus vertigineux dans lequel cette lutte l’entraine.

Qu’est-ce qui est propre ?

Qu’est-ce qui est sale ?

Le Sale Discours poursuit la recherche menée autour des problématiques environnementales et écologiques, commencée avec La Visite curieuse et secrète , qui questionnait, elle, la relation de l’homme à l’écosystème marin. Pour interroger cette fois-ci le rapport au déchet et à sa prolifération, j’ai choisi, entre autres, un déchet particulièrement significatif de notre époque, le déchet radioactif. Que penser de ceux-ci, produits pour le développement, le progrès, le confort de l’homme, dont la nocivité se compte en dizaines voire centaines de milliers d’années ?

Qu’est-ce que cela révèle de notre rapport au monde ? Quels sont les impératifs qui nous conduisent à accepter un tel risque ?

Plus généralement, la pollution est-elle le défi de notre seule époque ? Les racines sont-elles plus profondes que cela ?

Les déchets auraient-ils une problématique métaphysique ?

Drôle de promenade en tout cas, qui nous fera côtoyer le cochon, les atomes, le caca,

Marie Curie, la Voie lactée, les fantômes et bien d’autres choses…

Car surtout éviter, en un pareil sujet, de céder au fatalisme.

Repousser la désespérance.

Aborder ces problèmes avec recul et oui, avec humour. La réflexion est à ce prix.

Pour une prise de conscience, ou tout du moins, la possibilité d’un dialogue. »

DAVID WAHL


QU’EST-CE QU’UNE CAUSERIE ?

Tout part du désir de raconter des histoires. Des histoires vraies. Des récits tissés de réalités.

Et de réalités souvent méconnues, mal connues, peu transmises, trop ardues. Il faut réfléchir alors à comment les trouver, comment les interpréter, comment les raconter. Les rendre audibles, attrayantes, épiques, merveilleuses.

Les causeries sont des récits que j’écris et interprète pour la scène. Des monologues de théâtre.

Elles ont chacune un thème propre : scientifique, historique et littéraire. Elles sont le résultat d’une enquête assez longue au cours de laquelle j’entre en immersion documentaire. Après m’être familiarisé avec le thème que je propose d’explorer, je rencontre des chercheurs, des scientifiques, des historiens, des philosophes, des spécialistes. Je recueille des histoires oubliées, des audaces philosophiques ignorées, des découvertes scientifiques encore confidentielles, des faits étonnants, voire incroyables, souvent amusants. Je les mêle aux interrogations survenues lors de ma prospection. Je mélange les genres, les époques, les sciences, les domaines d’appréhension du savoir.

À partir de tout cela, je construis une dramaturgie, une narration, une poétique. Donner à toute cette réalité l’aspect d’un conte, d’une épopée. Et trouver, enfin, un endroit atypique (une manchotière, la grotte d’un parc, des écuries, des usines…) pour des créer des spectacles aux formes originales.

Environnements propices à transmettre au public l’émerveillement qui fut mien lors de cette enquête et à toucher des spectateurs qui sont généralement éloignés du théâtre.

Par ailleurs, ces textes sont édités aux éditions Archimbaud/Riveneuve, et désormais aux éditions Premier Parallèle.

UNE RENCONTRE ENTRE ART ET SCIENCE

Pour écrire, j’ai besoin de créer ces transversalités, de relier (pour reprendre ainsi une idée chère au philosophe Edgar Morin) des domaines qui se rencontrent peu, et voir ce que cela provoque. Après tout, les scientifiques, les ingénieurs et les artistes ont de grands points communs. Ne parle-t-on pas dans ces domaines de « recherches » et de « chercheurs » ?

D’autant que nous vivons une époque riche de grandes découvertes comme de grandes responsabilités.

Néanmoins, le but de ce travail n’est pas la transmission ou la vulgarisation d’une science, d’une technique, mais de raconter une histoire subjective et poétique, en utilisant ce que j’apprends comme matériau d’une construction émotionnelle du savoir.

Et comme il est important que ce que je raconte, bien que transposé en un récit, soit exact, il s’agit d’élaborer avec les scientifiques un langage commun pouvant conjuguer harmonieusement la vérité factuelle et une dramaturgie poétique. Partie ardue et passionnante du travail !

Un cycle de causeries, questionnant le rapport de l’homme à son environnement, a ainsi été initié avec l’écriture de La Visite curieuse et secrète , ou relation véritable de choses inouïes se passant en la mer et ses abysses. Il s’agissait au départ de créer un spectacle envisagé comme le fruit d’une collaboration entre un théâtre, Le Quartz – Scène nationale de Brest, et Océanopolis, Centre de culture scientifique et technique dédié aux Océans. Pas seulement un spectacle qui utiliserait uniquement les locaux de cet aquarium tenu par des scientifiques, mais aussi qui permettrait de créer un lien entre leur recherche et un savoir-faire théâtral. Pour cela je suis resté en immersion chez eux, rencontrant les équipes, les intéressant à mon processus d’écriture. Ils furent les partenaires de l’écriture, de la scénographie, et de l’exploitation.

Grâce à eux, j’ai pu ensuite rencontrer Gilles Boeuf, alors président du Muséum d’Histoire naturelle et ses équipes, et initier ainsi une véritable collaboration avec les milieux scientifiques.


BIOGRAPHIES

DAVID WAHL

auteur, dramaturge et interprète

Parallèlement à ses études de latin et d’histoire, David Wahl, né en 1978, entre au Conservatoire d’art dramatique du 7e arrondissement de Paris. Pendant qu’il travaille successivement dans plusieurs théâtres, il écrit ses premiers textes.

En 2001-2002, Médée, sa réécriture du mythe, est présentée au Petit Odéon puis au festival de clôture de l’Académie expérimentale des Théâtres de Michelle Kokosowki. Suivent Le Chant du narcisse (aide à l’écriture de la Fondation Beaumarchais) qui est publié avec Pampres aux Editions Archimbaud en 2004. De 2003 à 2007, David Wahl travaille au Théâtre du Rond-Point (direction Jean‑Michel Ribes) et rejoint l’agence Art public contemporain de Jean-Dominique Secondi, à l’occasion de la candidature de Nice 2013, capitale culturelle (directeur artistique Bernard Faivre d’Arcier) où il est responsable de la conception de l’exposition « L’esprit du baroque appliqué à l’art contemporain ».

À partir de 2008, il se dédie entièrement à l’écriture scénique. Il travaille comme auteur avec Julie Bérès (Sous les Visages 2008 – Théâtre de la Ville, Notre besoin de consolation 2010 – Théâtre la Ville, Lendemain de fête 2013 – Théâtre de la Ville). Il travaille également comme auteur, dramaturge ou interprète avec le chorégraphe Lucas Manganelli (Visage et Agrégat , Festival DañsFabrik 2012 et 2013), le cinéaste Damien Odoul (Méfausti , 2011) et la metteure en scène Caterina Gozzi (Le Vertige des animaux avant l’abattage de Dimitris Dimitriadis, Odéon Théâtre de l’Europe, 2010).

Il écrit également au sein de plusieurs projets éditoriaux, chez Art Book magazine (81 renoncements , 103 chutes, 4 retours et pas un regard / anthologie sous la direction de Philippe Savoir), au livre album Ralbum d’Olivier Mellano (Edition Léo Scheer), et à l’Anthologie du rire de Résistance , Jean-Michel Ribes / Beaux Arts édition en 2007.

En 2008, Michel Crépu lui commande un article pour un numéro de la Revue des deux mondes consacré aux monstres. Ce texte, L’Évangile du monstre , est comme une préfiguration aux futures Causeries.

Soutenu et produit par le Quartz – Scène nationale de Brest, David Wahl se consacre pleinement, depuis 2013, à l’écriture et à l’interprétation des Causeries. Y sont créées, avant de partir en tournée, Traité de la boule de cristal (2014), La Visite curieuse et secrète, en partenariat avec Océanopolis (2014) et Histoire spirituelle de la danse (création Festival DañsFabrik 2015). Tous ces textes sont édités aux Editions Riveneuve/Archimbaud.

Le Sale Discours (2017), mise en scène par Pierre Guillois, est un spectacle-récit qui parle de notre rapport à l’environnement et à nos déchets. Le texte est édité aux éditions Premier Parallèle. Histoires de fouilles (2018) est sa dernière création et première pièce jeune public. Emme poursuit le questionnement de l’auteur sur les problématiques et urgences environnementales, qui traverse ses derniers récits. Celle-ci s’intéresse aux problématiques du plastique.

David Wahl collabore avec le Teatr Piba depuis 2017 en tant qu’auteur ; il a écrit le spectacle Spluj (2019) puis Donvor (2020), en collaboration avec Ifremer.

David Wahl est artiste associé à Océanopolis, Brest – Centre de Culture Scientifique et Technique dédié à l’Océan.


PIERRE GUILLOIS

Pierre Guillois est responsable artistique de la compagnie Le Fils du Grand Réseau. Il est artiste associé au Quartz, Scène nationale de Brest de septembre 2011 à juin 2014. Il y a créé Bigre co-écrit et interprété par Olivier Martin-Salvin, Agathe L’Huillier et lui-même (joué près de 300 fois, dont une exploitation au Théâtre du Rond-Point puis au Théâtre Tristan Bernard – nominé en mars 2017 dans trois catégories des Molières). Le Chant des soupirs avec la chanteuse bretonne Annie Ebrel. Nique la Misère , co-écrit avec Nouara Naghouche, Crise à l’étage (dans le cadre du festival Les Humanités) et Terrible Bivouac .

Il a également repris Le Gros la vache et le mainate (130 dates dont des exploitations parisiennes au Théâtre du Rond-Point puis au Comédia) ainsi que Grand fracas issu de rien , précédemment créés au Théâtre du Peuple de Bussang dont il fut le directeur de 2005 à 2011.

Dans ce théâtre, il a créé ses propres textes, dont Les Affreuses , ou Un Coeur mangé co-écrit avec Guy Bénisty, mais aussi Le ravissement d’Adèle de Rémi De Vos ou Le Brame des biches de Marion Aubert. C’est dans les Vosges que démarre l’aventure de Sacrifices avec Nouara Naghouche, un solo qui connaîtra plus de 220 représentations, en France et à l’étranger, avec deux exploitations au Théâtre du Rond-Point – théâtre qui accueille régulièrement les spectacles de Pierre Guillois depuis Les Caissières sont moches , en 2003. Cette pièce caustique fut créée à Colmar où il était alors artiste associé au Centre dramatique

régional d’Alsace. C’est là qu’il connaît ses premières expériences fortes avec des amateurs et crée Il nous tuera pas jusqu’à la mort et Vengeance franchement vengeance . Il y fait aussi ses premiers pas dans le lyrique avec Les Jeunes Voix du Rhin. Aventure musicale qu’il poursuit au Théâtre musical de Besançon avec Abu Hassan de Weber et avec la Cie Les Brigands et La Botte secrète de Claude Terrasse et avec la compagnie de rue Les Grooms, avec Rigoletto de Verdi.

Auparavant, avec sa compagnie Le Fils du Grand Réseau, il avait alterné spectacles de répertoires et créations de textes – avec quelques incartades dans le théâtre de rue. Il fut parallèlement l’assistant de Anne Théron, Jean‑Michel Ribes et Matthew Jocelyn. Au Galop ! écrit et interprété par Stéphanie Chêne est la dernière création de la compagnie : elle a été jouée à Brest dans le cadre du Festival DansFabrik 2017 et sera présentée en avril 2017 à Rennes, dans le cadre du Festival Mythos.

Opéraporno est sa nouvelle création, sur une musique de Nicolas Ducloux. Ce spectacle a été créé en janvier 2018 au Centre Dramatique Normandie-Rouen puis est parti en tournée, dont le Théâtre du Rond-Point du 20 mars au 22 avril 2018.

 

Photos :  © Erwan Floch