Le lac des cygnes – Angelin Preljocaj

photo-spectacle-jean-claude-carbonne

 

 

SPECTACLE DÈS 10 ANS
DURÉE : 1H50

 

CHORÉGRAPHIE : Angelin Preljocaj

MUSIQUE : Piotr Ilitch Tchaïkovski
MUSIQUE ADDITIONNELLE : 79D
VIDÉO : Boris labbé
COSTUMES : Igor Chapurin
LUMIÈRES : Éric soyer
ASSISTANT, ADJOINT À LA DIRECTION ARTISTIQUE : Youri Aharon Van Den Bosch
ASSISTANTE RÉPÉTITRICE : Cécile Médour
CHORÉOLOGUE : Dany Lévêque

Danseurs
Odette – Odile Isabel García López
Siegfried Leonardo Cremaschi
Mère de Siegfried Mirea Delogu
Père de Siegfried Baptiste Coissieu
Rothbart Antoine Dubois

Et Lucile Boulay, Celian Bruni, Elliot Bussinet, Araceli Caro, Zoé Charpentier, Li Chi-Shu, Lucia Deville, Clara Freschel, Jack Gibbs, Mar Gómez Ballester, Naïse Hagneré, Verity Jacobsen, Beatrice La Fata, Théa Martin, Víctor Martínez Cáliz, Florine Pegat-Toquet, Agathe Peluso, Mireia Reyes Valenciano, Simon Ripert, Khevyn Sigismondi, Micol Taiana

 

Direction technique Luc Corazza
Régie générale et son Martin Lecarme
Régie lumières Anaïs Silmar
Régie scène Rémy Leblond
Machiniste Jérémie Blanchard
Régie vidéo Émilie Fouilloux
Costumière Nina Langhammer

 

 

COPRODUCTION : Chaillot – Théâtre National de la danse, Biennale de la danse de Lyon 2021, Pôle Européen de Création – Ministère de la Culture / Maison de la Danse, la Comédie de Clermont-Ferrand, Festspielhaus st Pölten (Autriche), les Théâtres – Grand Théâtre de Provence, Théâtres de Compiègne, Résidence de Création grand théâtre de Provence.

Le Ballet Preljocaj / Centre Chorégraphique National est subventionné par le ministère de la culture et de la communication – Drac paca, la Région Sud -Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Département des Bouches-du-Rhône, la Métropole Aix-Marseille Provence / Territoire du Pays d’Aix et la ville d’Aix-en-Provence. il bénéficie du soutien du groupe Partouche – Casino Municipal d’Aix-thermal, des particuliers et entreprises mécènes ainsi que de ses partenaires.

 


 


Le monde du Lac est celui du mystère, du fantasme, de l’érotisme à travers les cygnes.

Angelin Prejlocaj


BIOGRAPHIE

Né en 1957 en région parisienne, Angelin Preljocaj débute des études de danse classique avant de se tourner vers la danse contemporaine auprès de Karin Waehner, Zena Rommett, Merce Cunningham, puis Viola Farber et Quentin Rouillier. Il rejoint ensuite Dominique Bagouet jusqu’à la création de sa propre compagnie en décembre 1984. Il a chorégraphié depuis 55 pièces, du solo aux grandes formes et s’associe régulièrement à d’autres artistes 

dans des domaines divers tels que la musique (Goran Vejvoda, Air, Laurent Garnier, Granular Synthesis, Karlheinz Stockhausen), les arts plastiques (Claude Lévêque, Subodh Gupta, Adel Abdessemed), le design (Constance Guisset), la mode (Jean Paul Gaultier, Azzedine Alaïa), le dessin (Enki Bilal) et la littérature (Pascal Quignard, Laurent Mauvignier)… Ses créations sont présentées dans le monde entier et reprises au répertoire de nombreuses compagnies, dont il reçoit également des commandes comme le New York City Ballet, le Staatsoper de Berlin ou le Ballet de l’Opéra national de Paris. Il réalise également des courts-métrages et des films mettant en scène ses chorégraphies. Il a reçu plusieurs prix dont le « Grand Prix National de la danse » (1992), le « Benois de la danse » (1995), le « Bessie Award » (1997), « Les Victoires de la musique » (1997), le « Globe de Cristal » (2009) et le « Prix Samuel H. Scripps » de lʼAmerican Dance Festival pour lʼensemble de son œuvre (2014). Son premier long-métrage, Polina, danser sa vie, réalisé avec Valérie Müller et adapté de la bande-dessinée de Bastien Vivès, est sorti en salle en 2016. En avril 2019, il est élu à l’Académie des Beaux-Arts au sein de la nouvelle section chorégraphie. Le Ballet Preljocaj est installée à Aix-en-Provence depuis 1996 et au Pavillon Noir depuis 2006. Aujourd’hui constitué de 24 danseurs permanents, le Ballet Preljocaj donne en moyenne 120 représentations par an en France comme à l’étranger.


ENTRETIEN

En tant que chorégraphe contemporain, que représente Le Lac des cygnes pour vous ?
Pour moi c’est un Everest, un monument de la danse. S’y attaquer est un vrai défi en soi.

Que gardez-vous du ballet original de Marius Petipa, Lev Ivanov sur la musique de Piotr Illitch Tchaïkovski ?
Je garde la trame amoureuse, le conte ensorcelant, lié à la transformation d’une femme en cygne. Par contre, je modifie tout à fait la place des parents. Dans, la plupart des versions du Lac des cygnes, ils sont plutôt des personnages potiches, ils ne dansent pas ou peu, jouent un rôle protocolaire. Cette fois, ils sont très importants, dansent beaucoup, car ils ont une incidence sur les relations des protagonistes. Le père de Siegfried est un homme assez tyrannique, porté sur les abus de pouvoir. Sa mère est plutôt protectrice, un peu en écho à l’univers de Proust. D’ailleurs, il est assez amusant de constater que A la Recherche du temps perdu met en scène Swan et sa maîtresse Odette ! J’ai l’impression qu’il était assez proche du Lac des cygnes… Rothbart est toujours là, c’est un sorcier à ses heures, un personnage très ambigu. Il n’est pas seulement magicien, il a d’autres fonctions sociales. Il peut représenter des hommes d’affaires ou des industriels exploiteurs, qui peuvent être néfastes à nos sociétés. Le père de Siegfried est un peu dans le même profil sans être magicien. On dirait qu’il se trame une sorte de plan, de complot entre eux.

Y verriez-vous une forme de marchandisation des corps ? Car d’une certaine façon, dans le livret original déjà, Rothbart utilise sa fille à des fins délétères…
C’est exactement ça ! En réalité le père et Rothbart se mettent d’accord pour marier le fils à la fille, pour faire fructifier le patrimoine.

« C’est peut-être le meilleur hommage à rendre à Marius Petipa que d’entrer dans son processus créatif, de réinventer les choses. »
Gardez-vous la partition de Tchaïkovski ?
Je garde 90% de Tchaïkovski dont 90% sont issus du Lac des cygnes, et 10% d’autres œuvres du même compositeur. Je n’ai pas conservé toute la musique du Lac des cygnes, qui dure trois heures, et comme j’avais envie de raconter des choses qui ne sont pas dans le livret original, j’ai recherché d’autres éléments dans l’œuvre et j’ai redécouvert Tchaïkovski. J’ai ainsi exploré les symphonies, les œuvres pour orchestre. La base, le socle musical, demeurent Le Lac, complété par des extraits du concerto pour violon, d’ouvertures, de symphonies…

Pourra-t-on retrouver des éléments issus de la chorégraphie de Petipa / Ivanov ?
J’ai trouvé intéressant de m’appuyer sur certains traits chorégraphiques, comme pour un palimpseste. Comme si j’arrivais sur un Oppidum et que, sur ces traces de constructions anciennes je bâtissais une nouvelle ville. Pour certaines parties, justement dans l’acte blanc, je me suis beaucoup amusé.  Ce sont des moments démonstratifs tout à fait jubilatoires, que j’ai conservés comme des petits numéros et que j’ai essayé de me réapproprier. En vérité, la chorégraphie n’est pas du tout d’après Marius Petipa, car je l’ai entièrement réécrite. Ce n’est donc pas un remaniement, structurellement et fondamentalement c’est une chorégraphie originale. C’est peut-être le meilleur hommage à rendre à Marius Petipa que d’entrer dans son processus créatif, de réinventer les choses.

Odette / Odile, c’est-à-dire le cygne blanc et le cygne noir, seront-ils réunis en un seul rôle comme dans la version classique actuelle ?
Oui. C’est un rôle difficile qui requiert des qualités opposées, en terme de virtuosité, d’interprétation, et il faut vraiment un travail intense pour trouver l’équilibre dans les deux personnages, sans rien céder sur l’exigence nécessaire. 

Angelin Preljocaj

Propos recueillis par Agnès Izrine

Octobre 2020

 


 

photo couleur troupe lac des cygnes

 

Après Blanche Neige et Roméo et Juliette, Angelin Preljocaj renoue avec le ballet narratif et son goût pour les histoires. Mêlant le chef-d’œuvre musical de Tchaïkovski à des arrangements plus contemporains, il s’attaque à ce monument du répertoire classique. Fidèle à l’œuvre originale, il transpose l’histoire de la princesse-cygne dans le contexte de la société d’aujourd’hui, au cœur des problématiques de notre temps.

ARGUMENT

Au bord d’un lac, Rothbart veut exploiter un gisement d’énergie fossile. Une jeune fille, Odette, semble contrarier ses plans, il va la transformer en cygne. 

Ailleurs, lors d’une soirée, Siegfried va s’opposer à son père qui veut s’associer à Rothbart pour construire une usine au bord du lac des cygnes.


Un songe devient réalité : les amoureux de danse contemporaine en rêvaient depuis longtemps, Angelin Preljocaj crée enfin son Lac des cygnes. Quand « Preljo » révise nos classiques, il les révèle avec audace et génie. Son Roméo et Juliette, ses Mille et une Nuits et sa Blanche-Neige sont ainsi devenus des hits internationaux. Entouré de la crème des designers et stylistes, le chorégraphe crée des odyssées uniques, souvent charnelles, toujours méticuleuses de précision. Aujourd’hui, il a relevé le défi d’adapter le ballet le plus emblématique de l’histoire de la danse classique, monument de grâce et d’émotion. C’est avec ingéniosité et brio qu’il pénètre les brumes romantiques du lac où naît la romance entre le Prince Siegfried et le cygne Odette. Lorsque l’artiste, encore adolescent, a vu son premier Lac des cygnes à l’Opéra National de Paris, ce fut pour lui un choc. Son Lac des cygnes est à son tour un rendez-vous mémorable !

 

grand jeté lac des cygne