LA TEMPETE – WILLIAM SHAKESPEARE
Roi de Naples, Prospero s’est fait évincer par son frère. Tenu pour mort, il vit sur une île avec sa fille Miranda. Grâce à la magie que lui confèrent les livres, il maîtrise les éléments et les esprits… Il sait comment faire venir à lui ceux qui causèrent sa perte… L’heure de sa vengeance a-t-elle sonné ?
Fabrique d’images et de sens, la Tempête est sans doute la pièce la plus opératique de tout le théâtre de Shakespeare. En intégrant des chansons écrites au XVIIe siècle par Jonhson pour la création de Shakespeare et qui mettent particulièrement en valeur la soprano Héloïse Cholley, la metteuse en scène Sandrine Anglade allie avec ses comédiens-chanteurs son amour de l’opéra au plaisir de la troupe. Elle s’appuie par ailleurs sur une nouvelle traduction qui apporte à la langue de Shakespeare un souffle et un rythme d’une grande modernité.
« Cette Tempête met en scène la critique de nos excès, de nos mensonges, une lutte contre l’obscurantisme pour mieux dépasser nos démons. Elle appelle aux valeurs de tolérance et de compassion dont nous avons grandement besoin aujourd’hui… » Sandrine Anglade
Mise en scène : Sandrine Anglade
Avec : Marceau Deschamps-Segura, Damien Houssier, Alexandre Lachaux, Laurent Montel, Serge Nicolaï, Héloïse Cholley, Nina Petit, Sarah-Jane Sauvegrin, Benoît Segui
Collaboration à la dramaturgie, nouvelle traduction et adaptation : Clément Camar-Mercier
Assistant à la mise en scène : Marceau Deschamps-Segura
Scénographie : Mathias Baudry
Lumières : Cathy Olive
Création costumes : Cindy Lombardi
Cheffe d’atelier costume : Océane Gerum
Stagiaires réalisation costumes : Émilie Camara, Claire Dian
Postiches, perruques : Catherine Saint-Sever
Chef de chant : Nicola Takov
Création sonore : Théo Cardoso
Régie générale : Ugo Coppin
Régie plateau : Rémi Remongerin
Administrateur de production : Alain Rauline
Attachée de production : Héloïse Jouary
Stagiaire de production : Mathilde Göhler
Création : 13 octobre 2020, Scène nationale du Sud-Aquitain
Production déléguée : Compagnie Sandrine Anglade
Coproduction : Scène nationale du Sud-Aquitain, Comédie de Picardie, Théâtres en Dracénie
Avec la participation artistique : Jeune Théâtre National, l’ENSATT
Avec le soutien de : Ministère de la Culture – DRAC Île-de-France
Avec l’aide de : l’Adami et de la Spedidam
Remerciements à l’Opéra de Lille et à L’Arcal Lyrique
La Compagnie Sandrine Anglade est soutenue par la Région Île-de-France, le Département du Val-de-Marne et la Ville de Vincennes.
POURQUOI LA TEMPÊTE ? POURQUOI LES TEMPÊTES ? : |
Une fabrique d’images et de sens La Tempête est sans doute la pièce la plus opératique de tout le théâtre de Shakespeare, faisant la part belle au conte, à l’image, à la musique. Cette dimension ne pouvait qu’éveiller le
désir de la metteur en scène d’opéra et de théâtre que je suis, m’offrant la possibilité de mettre en commun ces deux approches. Mais cela ne suffit pas. Portée par le souffle de l’imaginaire et de la poésie, la pièce porte aussi une réflexion profonde sur la nature de l’homme. Elle met en scène la critique de nos excès, de nos mensonges, une lutte contre l’obscurantisme pour mieux dépasser nos démons. Elle appelle aux valeurs de tolérance et de compassion dont nous avons grandement besoin aujourd’hui…
UNE TROUPE D’ACTEURS GÉNÉREUX : |
Le spectacle rassemble une magnifique troupe d’acteurs complices et fidèles (Damien Houssier, Laurent Montel, Sarah-Jane Sauvegrain, Alexandre Lachaux, Serge Nicolaï…) qui s’amuse du travestissement, chacun endossant des rôles multiples sous le regard complice du public. La multiplicité de leur registre d’interprétation, leurs qualités vocales, l’homogénéité de troupe entre acteurs, instrumentistes et chanteurs confèrent au spectacle virtuosité, dynamique et plaisir de jeu.
LE TEXTE EN MOUVEMENT : |
J’ai commandé à Clément Camar-Mercier, grand connaisseur du théâtre élisabéthain, jeune et talentueux auteur, traducteur adaptateur, une nouvelle « version » de La Tempête, mais aussi d’accompagner en tant que
dramaturge les répétitions du spectacle. Sa traduction cherche la simplicité et l’immédiateté dans le rapport avec le public, s’appuyant sur la joie et l’émotion pour faire entendre en délicatesse la dimension philosophique du texte. Et surtout, en accompagnant du début à la fin les répétitions du projet, Clément remet Shakespeare dans sa dynamique d’écriture au cœur de l’expérience théâtrale.
SHAKESPEARE, TRADUCTION ET THEATRE ELISABETHAIN : |
« Ne plus penser la traduction comme un problème mais comme une chose incroyable, un outil merveilleux : voilà ce que permet le théâtre. Puisque Shakespeare est aussi atemporel qu’universel, pertinent satire qu’exigeant tragédien, ce travail semble couler de source. Les pièces peuvent renaître sans cesse, non plus par l’intermédiaire unique de la mise en scène, mais aussi par le travail de traduction et d’adaptation dramatique qui nous fait penser le texte dans une nouvelle époque, pour un autre public et grâce à une langue différente qui ne doit détériorer ni la poésie ni le sens profond du verbe décryptant l’âme humaine avec toujours plus de véracité. ». Clément Camar-Mercier
« Nous aimons nous rappeler que le théâtre élisabéthain était un théâtre populaire, destiné à tourner quelques années en Angleterre, avant de retomber dans l’oubli. C’est un théâtre de troupe, où les acteurs participaient en répétition à l’écriture de l’oeuvre, c’est souvent des reprises de contes, de pièces, de récits historiques. C’est souvent du plagiat. Il n’y a jamais eu vraiment de velléité d’édition chezShakespeare, c’est une donnée plutôt tardive. La Tempête comme Hamlet a été écrit sur le plateau et dans les tavernes dans un seul but : plaire au public, faire rire, faire pleurer, bref, divertir et, surtout, être unsuccès pour gagner sa croûte. Nous aimons à croire que l’exigence n’est pas contradictoire avec le plaisir, voir même que plus il y a de simplicité, d’honnêteté et d’immédiateté dans le rapport des spectateurs au théâtre, plus les dimensions philosophiques les plus
complexes ont une chance de se faire entendre » Clément Camar-Mercier, en complicité avec Sandrine Anglade
SANDRINE ANGLADE : |
Sandrine Anglade mène sa carrière depuis 1999 entre le théâtre et l’opéra cherchant à jouer de la transgression des genres, mêlant le théâtre, la musique et le mouvement. Elle a travaillé Britten, Gounod, Marivaux, Molière, Lully, Poliziano, Collodi, Rossini, Gozzi et divers auteurs contemporains. Ses créations ont été jouées à la Comédie-Française, au théâtre de l’Athénée à Paris, au Théâtre Nationalde Bordeaux, au Théâtre des Célestins à Lyon, et dans de nombreuses Scènes Nationales ainsi que dans les opéras de Strasbourg, Dijon, Bordeaux, Lille, Nantes notamment.En 2003, elle fonde sa compagnie éponyme. Depuis, quinze spectacles ont
été créés, alternant productions déléguées et commandes. En 2010, Sandrine Anglade reçoit pour L’Amour des Trois Oranges de Prokofiev le prix du Syndicat de la Critique de la meilleure production lyrique en région. De 012 à 2015, elle est artiste associée à la Scène Nationale de Besançon et soutenue par le Centre de Création de la Maison de la Culture de Nevers. En 2012, elle met en scène L’Occasione Fa il Ladro de Rossini pour l’Opéra National du Rhin, Le Roi du Boisde Pierre Michon avec Jacques Bonnaffé au Théâtre 71 de Malakoff et en tournée en France et en Suisse et Le Cid de Corneille pour huit comédiens et un batteur
(tournée en France). En 2013 elle met en scène La Cenerentola de Rossini, pour l’Opéra National du Rhin et en 2015 Wozzeck d’Alban Berg à l’Opéra de Dijon. En 2015 elle met également en scène Le Roi sans terre de Marie Sabine Roger, spectacle jeune public, tournée en France. Elle créé en 2016 L’Héritier de village de Marivaux à l’Espace Georges Simenon de Rosny-sous-Bois et en janvier 2017 Chimène ou Le Cid, opéra de Sacchini à la Scène nationale de Saint-Quentinen- Yvelines. En 2018, Sandrine Anglade crée deux projets liés au chant. Si même le sable chante, création pour 40 choristes amateurs et 4 interprètes professionnels (mai 2018) et Jingle, conférence polyphonique pour 1 comédienne chanteuse et 4 instrumentistes de musique improvisées (janvier 2020). En janvier 2019, elle met en scène La Ville Morte de Korngold à l’Opéra de Limoges.
CLEMENT CAMAR-MERCIER : |
Doctorant en études cinématographiques et diplômé de l’École Normale Supérieure en Histoire et Théorie des Arts, Clément Camar-Mercier se forme à l’art théâtral avec Christian Schiaretti, Olivier Py, Brigitte Jaques-Wajeman et François Regnault. Depuis, il travaille régulièrement comme auteur, metteur en scène, traducteur, vidéaste, dramaturge ou scénographe. Il a notamment traduit et adapté Shakespeare avec Hamlet créé en 2019 au Théâtre de la Bastille par Thibault Perrenoud, Richard II, créé en 2015 à la Scène Nationale de Perpignan par Guillaume Séverac-Schmitz, Richard III, créé en 2013 au Théâtre Régional d’Arbois par Baptiste Dezerces et, dans une nouvelle version, en 2016, au Nouveau Théâtre Populaire par Joseph Fourez ; John Webster avec La Duchesse d’Amalfi créée par Guillaume Séverac-Schmitz à la Scène Nationale d’Alès en 2019 ; Tchekhov avec La Mouette créée en 2017 au Théâtre de la Bastille par Thibault Perrenoud ; Janet Dolin Jones avec Even pour l’Agence Dominique Christophe et Ingmar Bergman avec Entretiens privés pour Serge Nicolaï.
En 2016, il écrit À l’Ouest, commande de la compagnie Lyncéus de Lena Paugam et créée au festival d’écriture contemporaine de Binic dans une mise en scène de Sébastien Depommier. Entre 2017 et 2019, sont créées trois nouvelles pièces originales : Un domaine où (vaudeville), mis en scène par Serge Nicolaï, créé aux théâtrales de Bastia, Les Témoins aux Vingtièmes Rencontres Internationale de Théâtre en Corse et Sinon, pourquoi le ciel ? dont il signe la mise en scène avec sa compagnie Les Fossés Rouges, résidente en région Centre. Il est intervenant pédagogique pour des stages d’écriture à l’ARIA, dirigée par Robin Renucci. Il a aussi enseigné l’histoire du cinéma pendant trois ans à l’université d’Aix-Marseille et a été chercheur-invité à l’Université de Montréal, il a collaboré avec Pierre Chevalier à la direction des projets d’Arte France, avec Pierre Jutras à la
programmation de la cinémathèque canadienne et avec Joëlle Gayot comme chroniqueur sur France Culture.
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