LA MOUCHE

VALÉRIE LESORT & CHRISTIAN HECQ

 

 

Librement inspiré de la nouvelle de : George Langelaan
Adaptation et mise en scène : Valérie Lesort et Christian Hecq

Avec :

Robert : Christian Hecq de la Comédie-Française
Marie-Pierre : Valérie Lesort
Odette : Christine Murillo
Inspecteur Langelaan : Jan Hammenecker

Scénographie : Audrey Vuong
Lumières : Pascal Laajili
Création sonore et musique : Dominique Bataille
Guitare : Bruno Polius-Victoire
Costumes : Moïra Douguet
Plasticiennes : Carole Allemand et Valérie Lesort
Assistant à la mise en scène : Florimond Plantier
Création vidéo : Antoine Roegiers
Technicien vidéo : Eric Perroys
Accessoiristes Manon Choserot et Capucine Grou-Radenez

Durée : 1h40

 

LA MOUCHE

 

RÉCOMPENSÉE PAR TROIS MOLIÈRES, « LA MOUCHE » CRÉÉE PAR VALÉRIE LESORT ET CHRISTIAN HECQ, SOCIÉTAIRE DE LA COMÉDIE FRANÇAISE, COMMENCE PAR ARRACHER DE GRANDS ÉCLATS DE RIRE AU PUBLIC AVANT QUE DES EFFETS VISUELS STUPÉFIANTS VIENNENT PEU À PEU CRÉER UNE TENSION QU’IL EST RARE DE VIVRE AU THÉÂTRE. PRODIGIEUX !

Molière 2022 du Metteur en scène dans un spectacle de Théâtre public Christian Hecq et Valérie Lesort

La pièce, inspirée d’une nouvelle de Langelaan, nous plonge dans les années 60 où Robert, incarné par Christian Hecq, veut construire une machine pour se téléporter. L’expérience tourne mal et, à défaut de faire voyager la matière, il se transforme en insecte géant. Au fil de ses évolutions physiques et mentales, il se déshumanise pour devenir une bête capable de grimper au mur, poussée par une recherche insatiable de nourriture…

Dans une esthétique rétro-futuriste évoquant autant les Deschiens que les grandes heures de l’émission documentaire Striptease, Valérie Lesort et Christian Hecq donnent naissance à un théâtre hybride entre rêve, cauchemar et imaginaire du conte. « La Mouche » revisite « La Métamorphose » de Kafka, avec une poésie décalée et une irrésistible drôlerie.

Pour ce nouveau spectacle, « Mme Ressort et M. Schreck », comme ils se surnomment eux mêmes, ont eu envie d’aller vers un univers « plus sombre, plus gore, plus punk » que celui de Jules Verne. Valérie Lesort avait à
coeur de déployer « tout le potentiel physique » de Christian Hecq. Alors ils ont eu l’idée de partir de La Mouche, la nouvelle de George Langelaan qui avait déjà inspiré le film de David Cronenberg, sorti en 1986. Jeux d’illusion mais celle-ci n’est qu’un point de départ, et leur univers n’a rien à voir avec celui du cinéaste canadien. « Ce qui nous amusait, c’était l’histoire du savant fou, inventeur  de la téléportation moléculaire, et qui se retrouve hybridé avec une mouche, racontent-ils. On est toujours attirés par le fantastique, par  l’imaginaire qu’il libère, mais au théâtre, on a aussi besoin d’une épaisseur humaine.

Alors on a mené une opération  d’hybridation, nous aussi, en tissant cette histoire avec celle d’un épisode de l’émission de télévision “Striptease”, La Soucoupe et le Perroquet, qui présente un vieux garçon vivant avec sa mère à la campagne, et qui fabrique une soucoupe volante dans le jardin. »  L’imagination est donc au pouvoir, au niveau de l’histoire comme sur le plateau, où la scénographe Audrey Vuong a conçu un décor hyperréaliste et vintage, entre la  caravane où vit la  mère, Odette (interprétée par Christine Murillo), et l’antre de vieux garçon de son fils Robert, qui s’inspire des premiers temps de l’informatique. Un décor, bien sûr, propre à créer toutes les transformations, les métamorphoses, les jeux d’illusion nés dans les cerveaux de Valérie Lesort et Christian Hecq.

Le couple s’est bien amusé à « trouver des effets spéciaux bidouillés de manière totalement artisanale ». « Au théâtre, on ne peut pas rivaliser avec les effets spéciaux de cinéma, observent-ils. Alors autant jouer à fond avec ce que permet le théâtre d’objets. On bricole nos petites illusions sur la table de notre salon, avec les objets les plus anodins et les plus incongrus, qu’il s’agisse d’écarteurs de dentiste, de coques de soutien- gorge ou de bas de contention. Il y a tellement de poésie à faire croire à une histoire avec quelques accessoires bien trouvés… »

Démonstration immédiate, quand Valérie Lesort transforme en quelques secondes le visage de Robert-Christian Hecq à l’aide de bas découpés, sous l’oeil attentif de Pascal Laajili, le créateur lumière, et de Dominique Bataille, le créateur son et musique. « Eh Valérie, Christian ce n’est pas ta marionnette ! », s’amusent-ils. Tous deux participent activement à la création, dans ce théâtre où l’illusion fonctionne grâce à la lumière, aux noirs, à la fumée, à l’ambiance sonore et au rythme. « Bon, on se refait un voyage dans le bon sens ? », demande là-dessus Christian Hecq.

Le coeur du spectacle, c’est tout de même la transformation du « héros » en mouche. Et
là, l’effet spécial imaginé par le couple infernal avec un ingénieur va bien au-delà de la bricole. « On ne voulait pas d’une mouche qui vole, d’abord parce que c’est du déjà- vu au théâtre, mais aussi pour une raison de fond, une question de réalisme. On ne veut pas tant montrer quelqu’un qui se transforme en mouche, qu’un être humain qui ne  va pas bien, qui déraille, et chez qui la métamorphose est intérieure », expliquent-ils. Marionnette hybride passionné par les expériences de marionnette hybride, le couple a donc rêvé d’un homme-mouche  évoluant sur le mur, dans les mouvements de pattes et de tête si particuliers à cet animal. Et pour ce faire, le système, totalement inédit au théâtre, consiste à accrocher Christian Hecq, lesté d’un harnais de 12 kg, sur un circuit électrique, où il est téléguidé par des manipulateurs cachés derrière le mur.

Autant dire une performance,
une de plus pour Christian Hecq, acteur-marionnette de lui-même.  Dépassant la lourdeur technique du dispositif, il est dans le jeu, en permanence, et on voit qu’il se régale dans ce casse-tête de la transformation à vue, étudiant les mouvements graciles de l’insecte, imaginant de petits bruits suggestifs, contrôlant et animant chaque millimètre de son corps.

 

SYNOPSIS

 

La pièce se déroule dans les années 60 au cœur d’un village. Le décor représente une maison réaliste  vue en coupe. A l’étage, la cuisine et le salon, au rez-de-chaussée, l’entrée et le garage équipé d’un rideau  de fer, devant, un petit jardin. Robert vit avec sa maman Odette. Il a la cinquantaine, dégarni, bedonnant  et mal dans sa peau, il présente tous les critères du vieux garçon. La relation mère-fils est inquiétante et  désopilante à la fois, un clin d’œil à l’épisode « La soucoupe et le perroquet » de l’émission Strip-tease. 

Il passe le plus clair de son temps enfermé dans le garage qui lui fait office de chambre-laboratoire et  tente d’y mettre au point la machine à téléporter. Odette, elle, s’occupe de la maison, du jardin et de ce  grand fils, éternel adolescent. Elle observe d’un œil tendre mais totalement incrédule les recherches soi disant scientifiques de son fils. On assiste au quotidien de ce drôle de couple, perturbé par une  succession de téléportations plus ou moins réussies, nécessaires à la mise au point de la machine. Robert  s’entraîne d’abord sur des objets puis des animaux dont le chien d’Odette, Croquette, qui finira mal.  Inquiète de l’isolement de son fils, Odette décide d’inviter pour l’apéritif Marie-Pierre, même profil que  Robert, mal dans sa peau et vieille fille. 

Après une soirée désastreuse, Robert convainc Marie-Pierre d’être le premier humain à se faire  téléporter. Malheureusement l’expérience tourne mal, en effet Odette fait l’erreur de brancher  l’aspirateur en même temps que le four, ce qui entraîne une coupure de courant, interrompant le  processus de téléportation. Marie-Pierre n’a pas pu se réintégrer et disparaît dans les limbes. Pour la  retrouver Robert fini par se téléporter lui-même mais une mouche se glisse avec lui dans l’appareil. Il  revient de cette expérience sans Marie-Pierre et légèrement différent.  

Comme dans le film de Cronenberg, tiré lui-même de la nouvelle de George Langelaan, l’apprenti  scientifique va peu à peu se transformer en insecte géant. 

Odette et Robert reçoivent la visite d’un inspecteur chargé de l’enquête sur la disparition de Marie Pierre. Robert, qui ignore tout de sa fusion avec la mouche, ressent tout d’abord des changements  physiques. Plutôt freluquet, il se découvre alors doté d’une force et d’une vitalité surhumaines. Son  caractère subit également des changements, plutôt doux il devient agressif et peu à peu bestial. 

Ses transformations physiques et mentales ne seront pas sans rappeler celles de Gregor dans La  Métamorphose de Kafka. Robert va se déshumaniser peu à peu pour devenir une bête capable de  grimper au mur, poussée par une recherche insatiable de nourriture.  

L’inspecteur après plusieurs visites est sur le point de découvrir la vérité, Robert devenu monstrueux le  tue. Odette, à présent complice l’aide à dissimuler le corps. La métamorphose réduit peu à peu Robert à  l’état d’insecte géant. Totalement handicapé par ce nouveau corps, Robert supplie sa mère de mettre fin  à ses jours, Elle finit par accepter. Robert meurt. La pièce se termine sur l’image de la pauvre Marie 

Pierre emprisonnée dans l’écran de l’ordinateur. 

Travail corporel, effets spéciaux, esthétique du temps des prémices de l’informatique, La Mouche est un  laboratoire d’expérimentations scéniques et visuelles, un extraordinaire terrain de jeu.

 

ESTHÉTIQUE

 

Comme dans la nouvelle de George Langelaan, notre adaptation se déroule dans les années 60, un  temps où toute invention semble encore possible. Le design de ces années-là ainsi que les prémices de  l’informatique nous inspirent d’un point de vue esthétique. L’ordinateur de Robert deviendra un  personnage à part entière, il communiquera avec une voix synthétique de vieil ordinateur. 

Le laboratoire de Robert sera donc un mélange de chambre de petit garçon, où rien n’a bougé depuis  son enfance, de boutons, écrans, manettes et cadrans compliqués ainsi que des objets de récupération  comme « les télépodes », bricolés par lui-même.

 

LA PRESSE EN PARLE :

 

« L’imagination est au pouvoir, au niveau de l’histoire comme sur le plateau, où la scénographe Audrey  Vuong a conçu un décor hyperréaliste et vintage, entre la caravane où vit la mère, Odette (interprétée  par Christine Murillo), et l’antre de vieux garçon de son fils Robert, qui s’inspire des premiers temps de  l’informatique. Un décor propre à créer toutes les transformations, les métamorphoses, les jeux d’illusion nés dans les cerveaux de Valérie Lesort et Christian Hecq. » 

« Une performance de plus pour Christian Hecq, acteur-marionnette de lui-même. […] Il est dans le jeu  en permanence, et on voit qu’il se régale dans ce casse-tête de la transformation à vue, étudiant les  mouvements graciles de l’insecte, imaginant de petits bruits suggestifs, contrôlant et animant chaque  millimètre de son corps. Avec un acteur pareil, aucun risque à se laisser téléporter jusqu’au Théâtre des  Bouffes du Nord. » 

Le Monde 


 « Entre poésie décalée et tendresse trash, le cocktail improbable témoigne d’un humour sans arrière pensée, dont la sincérité fait mouche à chaque instant. » 

Les Inrockuptibles 


« A ce haut niveau de jeu, les metteurs en scène adjoignent une de ces machineries folles dont ils ont le secret, […] Conçue avec l’aide de la scénographe Audrey Vuong, elle véhicule plus d’humour que de poésie, et fait surgir le rire, et par moments l’effroi, jusque dans ses moindres détails. Il n’en fallait alors  pas plus pour faire de cette « Mouche » un moment délicieusement inclassable, loin, très loin du film  horrifique réalisé en son temps par David Cronenberg. » 

Les Echos 


« A la fois burlesque et émouvante, la réinvention de cette histoire fascinante inspire à Christian Hecq un mémorable numéro d’acteur. »
« Le dispositif impressionne aussi avec sa scénographie et ses effets spéciaux (son, marionnettes,  difformités) combinant science-fiction bricolée et milieu rural précaire. Plus visuels que textuels, l’humour  et l’effroi portés par ce spectacle hors du commun sont constamment surprenants. » 

Le Journal du Dimanche


« Une Mouche savoureuse aux Bouffes du Nord. » 

« Un spectacle visuellement réussi, drôle et singulier, on frémit et on rit, mariage heureux de science fiction et de comédie doucement, mais franchement fêlée qui rappelle Brunon Dumont ou les Deschiens. » 

 Le Parisien


« Maître.ès mimiques, comédien de la gestuelle, Hecq joue mieux que personne l’introverti, le génie qui  s’ignore, pieds en dedans, un peu savant, un peu fou moitié bredin, moitié Nobel. » 

« La fantaisie, l’inventivité, la folie des acteurs font mouche. »  

 Le Figaro 


« Les deux premiers tiers du spectacle relèvent d’une farce désopilante et poétique où les trouvailles  scéniques rivalisent d’ingéniosité et de cocasserie. »
« Christian Hecq explore avec un éblouissant talent les possibilités de son devenir-insecte et passe avec  brio du benêt initial au monstre inquiétant de la fin du spectacle. Les comédiens sont excellents et  réussissent admirablement à faire une tragédie terrifiante de ce qui semblait a priori une farce gore. » 

La Terrasse  


« Valérie Lesort et Christian Hecq font encore une fois merveilleusement mouche avec cette adaptation  de la nouvelle de George Langelaan. Avec cette idée originale et génialement farfelue de s’inspirer aussi  de l’émission Strip-Tease, l’épisode « la soucoupe et le perroquet » où un garçon célibataire vivant avec  sa mère construisait une soucoupe volante dans son jardin. »
« C’est d’une inventivité débridée et d’une folle poésie. »
« Avec Christine Murillo il forme un tandem infernal. C’est un duel d’une force comique, aux répliques  assassines, mélange de fiel et de vitriol. Il faut souligner ici la qualité des dialogues…Christine Murillo est  impayable en mère abusive, manipulatrice, étouffante. »
« Et puis il y a Marie-Pierre, Valérie Lesort, parfaite dans le rôle de la cruche, rôle ingrat dont elle jubile  visiblement. »
« C’est toute la force et le talent monstre de Valérie Lesort et Christian Hecq de nous donner à croire à  ça, avec peu et volontairement mais un si grand talent, une grande générosité. N’en doutons pas la  mouche va faire le buzz. » 

Un Fauteuil pour l’Orchestre


 

TEASER :