j’ai envie de toi

Une pièce de SÉBASTIEN CASTRO 

Mise en scène
JOSÉ PAUL 

Avec
SÉBASTIEN CASTRO
MAUD LE GUÉNÉDAL
GUILLAUME CLÉRICE

MAGALI MINIAC
ASTRID ROOS
ALEXANDRE JÉRÔME 


L’HISTOIRE

Youssouf, sans emploi, garde ponctuellement des personnes âgées chez lui. Ce soir, il doit s’occuper de Madame Brachet, 80 ans, qui a perdu l’usage de la parole et de ses membres depuis que son mari est mort d’une crise cardiaque. Sa fille, Sabine, qui s’en occupe à plein temps, s’est résolue à s’en séparer le temps d’un dîner au restaurant avec sa meilleure amie. Elle la confie à Youssouf. 

Dans l’appartement contigu, Guillaume vient d’emménager. Inscrit depuis peu sur un site de rencontre, il a vite été charmé par Julie ; après quelques jours de séduction virtuelle, il s’apprête à recevoir la jeune femme pour la première fois lorsqu’il voit son voisin faire irruption chez lui… par le placard. Youssouf vient effectivement de démolir la cloison qui séparait les deux appartements. Ayant été en guerre pendant des années avec ses anciens voisins, il souhaite profiter de l’arrivée de Guillaume pour récupérer le placard de celui-ci dont il prétend être le propriétaire légal, plan de l’immeuble à l’appui. 

Déconcerté par la présence de Youssouf et par le manque d’intimité qui règne désormais entre les deux appartements, Guillaume se trompe de destinataire en envoyant un texto. Et Christelle, son ex, reçoit « J’ai envie de toi »… un message destiné à Julie. Christelle, qui n’attendait que ça pour reprendre contact, est déjà en route ! Julie aussi. 

Guillaume a besoin d’aide. Par chance, Youssouf ne demande qu’à se rendre utile… 


NOTE DE MISE EN SCÈNE

Fasciné depuis sa plus tendre enfance par le théâtre de divertissement plus communément appelé « Théâtre de boulevard », Sébastien Castro a décidé de se jeter à l’eau en écrivant sa toute première pièce et c’est grâce à une connaissance aiguë de cette expression théâtrale que Sébastien s’amuse ici de tous les codes du vaudeville avec une gourmandise assumée certes, mais aussi avec cette rigueur et cette maîtrise qui s’imposent dans ce genre d’exercice. 

L’axe principal de « J’ai envie de toi » tourne autour d’un placard, mais ce meuble emblématique de la comédie de boulevard, planque privilégiée de l’amant surpris dans ses ébats, est ici détourné de sa fonction pour devenir non plus un endroit clos mais un passage, une frontière friable entre deux appartements permettant ainsi à l’auteur d’entraîner ses personnages, aspirés par la force des situations, dans une course aussi débridée que vaine. 

Afin de ne jamais altérer ce tourbillon, il m’est apparu comme une évidence de respecter l’unité de temps imposée par la construction dramaturgique et ainsi laisser libre cours aux situations sans jamais freiner l’action. 

Dans cette perspective, j’ai vite compris que le décor devenait la pierre angulaire de la réussite de cette entreprise et grâce à l’astucieuse scénographie de Jean-Michel Adam – trois décors en un – je pouvais enfin laisser s’épanouir les différents protagonistes de cette délirante intrigue sans entraver le cours de la narration, une narration où l’essentiel se résume en une question aussi fondamentale qu’existentielle : BA13 standard ou BA13 phonique ? 

José PAUL


LE MOT DE L’AUTEUR

Récemment, José Paul et moi avons été les interprètes de deux comédies adaptées par Jean Poiret : « Tailleur pour Dames » de Feydeau et « C’est encore mieux l’après-midi » de Ray Cooney, que José a également mis en scène. Pourtant, il était de prime abord réticent à l’idée de reprendre des pièces – aussi brillantes soient-elles – plutôt que d’en créer. Mais comme il a fini par accepter, je lui ai promis que notre prochaine collaboration serait une création… et, sans rien lui dire, je me suis mis à l’écriture ! 

L’exercice était vertigineux, surtout avec des maîtres tels que Feydeau, Cooney et Poiret… Aussi, j’ai tout de suite cherché à me donner un cadre en m’imposant plusieurs contraintes : 

Avant tout, j’ai voulu privilégier la construction et je me suis interdit d’esquisser le moindre dialogue avant d’avoir bâti une structure qui me paraissait suffisamment solide. Une fois les personnages dessinés, leurs enjeux établis et les situations clairement définies, il m’a semblé que les dialogues commençaient quasiment à naître d’eux-mêmes, comme dictés pas les personnages. 

Par ailleurs, j’ai souhaité que l’intrigue se déroule « en temps réel » et sans aucune interruption. En tant que spectateur, j’apprécie particulièrement qu’une pièce se joue d’une traite : j’ai alors le sentiment d’être complètement immergé dans l’histoire, de perdre presque la notion du temps… 

Enfin, j’ai voulu que l’action évolue dans plusieurs espaces au sein d’un même lieu. J’ai donc planté le décor au quatrième étage d’un immeuble parisien, que j’ai divisé en trois espaces : deux appartements contigus ainsi que le palier desservant ceux-ci. Et j’ai imaginé un placard, situé chez le personnage principal, mais dont le voisin se proclamerait propriétaire. Une fois la cloison entre les deux appartements percée, ce placard – symbole du théâtre de boulevard – offrirait une alternative originale pour passer d’un espace à l’autre. 

Si la construction de ma pièce est délibérément classique – respect des trois unités (temps, lieu et action), duo clown blanc / auguste -, les thèmes abordés, eux, sont contemporains : Youssouf garde des personnes âgées « au black » pour compléter le RSA mais il n’a aucune des qualifications requises ; Guillaume fait venir chez lui une jeune femme rencontrée sur internet et qu’il n’a jamais vue – pas même en photo ; Christelle et Sabine ne sont pas homosexuelles, mais elles tombent tout de même sous le charme l’une de l’autre… 

Les personnages sont seuls, perdus, un peu laxistes, un brin égoïstes, souvent immatures. Je les espère touchants, malgré tout. Et j’ai voulu les plonger dans des situations folles mais réalistes. En effet, j’ai été attentif à ce que tous les événements, aussi extrêmes soient-ils, restent crédibles. Car il me paraissait indispensable que le spectateur soit capable d’accepter sans difficulté chacune des situations pour pouvoir en rire. 

Pour conclure, je dirais que j’ai abordé l’écriture de cette pièce de la même manière que j’essaie de construire un personnage quand je joue la comédie : en trouvant ma liberté dans la contrainte et en tentant d’être toujours d’une totale sincérité. 

Sébastien CASTRO


SÉBASTIEN CASTRO

Après avoir été, à la télévision, le chroniqueur approximatif de l’émission La Nouvelle Edition sur Canal+ où il promettait chaque semaine, en vain, que ça allait « s’affiner »… Sébastien Castro devient l’Abbé Martin dans la série à succès La Petite Histoire de France sur W9, ce qui ne l’empêche pas, en vétérinaire consciencieux, d’aller soigner régulièrement Pupuce sur M6 (En famille). 

Au cinéma, il vient de tourner le premier film de Méliane Marcaggi, Belle-Fille, où il donne la réplique à Miou-Miou et Alexandra Lamy. Dernièrement, il a été un prêtre névrosé aux côtés de James Caan (Holy Lands d’Amanda Sthers), un artiste peintre aux oeuvres controversées (Toute première fois de Noémie Saglio et Maxime Govare), un instituteur en panique face au Docteur Omar Sy (Knock de Lorraine Lévy) ou encore le fils (pas très vif) de Carole Bouquet et Christian Clavier sous la direction de Patrice Leconte (Une heure de tranquillité). Il a également tourné sous la direction de Géraldine Nakache et Hervé Mimran (Tout Ce Qui Brille), Yvan Attal, Jennifer Devoldère, Michel Denisot, Dominique Farrugia… 

Sur scène, il a joué de nombreuses comédies à succès : Une semaine… pas plus ! de Clément Michel, Le Prénom d’Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte, C’est encore mieux l’après-midi de Ray Cooney… Vous avez pu l’applaudir seul (Toutes mes condoléances) ou avec des partenaires de choix tels que François Berléand (Moi, moi et François B.), José Paul (Tailleur pour Dames de Feydeau), Roger Dumas (L’Etudiante et Monsieur Henri) ou encore Pierre Palmade dans Le Comique au Théâtre Fontaine, pièce pour laquelle il est nommé aux Molières et remporte le prix Raimu de la Révélation théâtrale. 

Pour sa première pièce, il est particulièrement heureux de revenir, 10 ans après Le Comique, au Théâtre Fontaine, de retrouver José Paul à la mise en scène, ses partenaires de C’est encore mieux l’après-midi, Anne-Sophie Germanaz et Guillaume Clérice ainsi que Maud Le Guénédal avec qui il partage l’affiche pour la dixième fois… sans parler du plaisir inédit d’être sur scène aux côtés d’Astrid Roos et Alexandre Jérôme !


JOSÉ PAUL

Comédien et metteur en scène, José Paul partage sa passion théâtrale en menant de front ces deux activités. Après avoir monté et interprété de nombreux spectacles au café-théâtre, c’est tout naturellement qu’il accède aux plus grandes scènes avec Colombe de Jean Anouilh à la Comédie des Champs-Elysées, mise en scène par Michel Fagadau, Un fil à la patte de Feydeau au Théâtre de la Porte-Saint-Martin puis au Théâtre de Paris dans une mise en scène d’Alain Sachs ou La Locandiera de Goldoni au Théâtre Antoine. On l’a vu aussi dans des textes d’Eric Assous, L’illusion conjugale et Les Conjoints, mis en scène par Jean-Luc Moreau. 

Un peu plus tôt, c’est avec Un petit jeu sans conséquence qu’il a formé l’équipe composée de Gérard Loussine, Marc Fayet et Stéphane Hillel avec lesquels il va multiplier les productions comme metteur en scène : Jacques a dit, L’un dans l’autre et Des gens intelligents, toutes créées à la salle Réjane du Théâtre de Paris. 

Il a également mis en scène Richard Berry au théâtre de la Madeleine dans Qui est Monsieur Schmitt ? de Sébastien Thierry et Le Gai Mariage de Michel Munz et Gérard Bitton au Théâtre des Nouveautés. 

Dans ces entre-faits, il a interprété Tailleur pour Dames de Feydeau dans une mise en scène d’Agnès Boury au Théâtre Montparnasse et sous la direction de cette même Agnès Boury, Le Dîner de cons de Francis Veber au Théâtre de la Michodière. 

Tout dernièrement il a mis en scène deux immenses succès que furent La Garçonnière adaptée du film de Billy Wilder au Théâtre de Paris et C’est encore mieux l’après-midi au Théâtre des Nouveautés en même temps qu’il interprétait Maris et Femmes de Woody Allen monté par Stéphane Hillel, Salle Réjane. 

En 2019, il joue 2 + 2 d’Eric Rouquette et Cyril Gely et met en scène deux pièces : la cinquième de Marc Fayet, 2 euros 20 et la première de Sébastien Castro, J’ai envie de toi. 

Habitué de la cérémonie des Molières il est un recordman puisqu’il fut nommé huit fois, soit comme metteur en scène, soit comme comédien.