Grand ballet de Kiev – Giselle

Ballet en 2 actes de Adolphe ADAM

Chorégraphie de Marius PETIPA

Durée : 2H20 avec entracte


Giselle : Kateryna Kukhar
Albert : Stoyanov Aleksandr
Hans : Vasili Bogdan
Mirta : Yaroslava Zhivolup
Le duc : Aleksey Kovalenko
Ami d’Albert : Nikita Sokolov
Batilda : Anna Bogatyr



Giselle, ou les Wilis est un ballet romantique en deux actes composé par Adolphe Adam sur un livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et de Théophile Gautier, représenté pour la première fois le  à Paris. La chorégraphie originale est de Jean Coralli et Jules Perrot.


Historique

Archétype du ballet romantique, Giselle semble bien être la plus ancienne chorégraphie du répertoire née de la convergence de multiples sources créatrices : EspagneAllemagneItalie et France.

Fantômes, poème de Victor Hugo publié dans Les Orientales en 1829, rapporte qu’une jeune Espagnole, par excès d’amour, danse jusqu’à en mourir.

On trouve la première évocation des wilis (ou willis) – ces spectres de jeunes fiancées défuntes, mi-nymphes, mi-vampires, qui poursuivent leurs fiancés pour les précipiter dans la mort – dans le recueil d’Heinrich Heine intitulé De l’Allemagne et paru en 1835.

Grisi et Petipa dans le pas de deux de Giselle.

Heine inspire à son tour le Français Théophile Gautier qui en suggère l’argument à Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges, lequel écrira le livret que son compatriote, Adolphe Adam, mettra en musique. Jean Coralli et Jules Perrot en établiront la chorégraphie. Perrot arrange les danses destinées à la créatrice du rôle, Carlotta Grisi, étoile italienne, qui a pour partenaire Lucien Petipa, frère de Marius, lequel règne sans conteste sur la scène chorégraphique de Saint-Pétersbourg.

C’est le , le jour de ses 22 ans que Carlotta Grisi fait sensation dans le rôle-titre à la première de GiselleAdèle Dumilâtre tient le rôle de Myrtha, la reine des Wilis, Lucien Petipa celui d’Albrecht, le chorégraphe Jean Coralli joue Hilarion, et Grisi transcende le sien. Les critiques sont dithyrambiques ; des laudateurs vantent la légèreté de sa grâce : elle semble voler. Plus prosaïquement, le critique Edwin Denby signale que Carlotta Grisi utilise des fils dans le deuxième acte de Giselle pour « amplifier » ses sauts.

Avec son succès dans Giselle, le salaire à l’Opéra de Carlotta Grisi passe de 5 000 à 12 000 francs en 1842 et augmentera encore ; ces prétentions pécuniaires agaceront l’Opéra qui traînera la ballerine en justice où elle perdra en 1845.

Adam doit sa notoriété à cet archétype du ballet romantique, d’une grande richesse mélodique :

« Pas des vendanges » d’A. Adam dans Giselle, dansé par C. Grisi et L. Petipa.

« La musique de Monsieur Adam est supérieure à la musique ordinaire des ballets ; elle abonde en motifs, en effets d’orchestre ; elle contient même, attention touchante pour les amateurs de musique difficile, une fugue très bien conduite. Le second acte résout heureusement ce problème musical du fantastique gracieux et plein de mélodie. »

— Théophile Gautier.

« Qu’a donc fait Adolphe Adam dans Giselle ? Non seulement il a fait la musique la plus symphonique qu’il a pu, mais il a donné dans ce qu’on est convenu d’appeler la musique savante ; il a fait danser les Wilis sur une fugue, une vraie fugue classique, assez étonnée, à vrai dire, de se trouver là. Il a fait aussi, dans Giselle, de vrais airs de danse […] Y avait-il donc, dans cet ennemi de la musique sérieuse et de la symphonie (Adolphe Adam), un symphoniste qui s’ignorait ? Le plus célèbre de ses ballets, Giselle, est un pur chef-d’œuvre […] L’instrumentation en est originale, colorée, merveilleuse. »

— Camille Saint-SaënsÉcrits sur la musique et les musiciens, Vrin, 1870-1921.

« Giselle est un bijou, poétique, musical et chorégraphique », déclarait Tchaïkovski, qui relisait toujours la partition d’Adam avant d’écrire un nouveau ballet5.

En apprenant qu’Albrecht, qu’elle aime, est le noble fiancé d’une princesse, Giselle, paysanne naïve, meurt. La reine des Wilis, esprit de jeunes filles mortes vierges, décide qu’Albrecht doit suivre Giselle dans la tombe. Il est condamné à danser jusqu’à la mort par épuisement. Mais l’esprit de Giselle, en dansant avec lui, arrive à le sauver.

Créé à Paris le  à l’Académie royale de musique devenue l’Opéra de ParisGiselle reprend le thème traditionnel de l’amour plus fort que la mort qui remonte au mythe d’Orphée et d’Eurydice pour atteindre son apogée au milieu du xixe siècle et tout au long des décennies suivantes dans les drames wagnériens.

En 1841, un an après la première prestation de Carlotta Grisi à Londres, une version fantastique et mélodramatique de Giselle fut présentée sur une scène londonienne sous le titre : Giselle or the Phantom Night Dancers6.

Le maître de ballet Marius Petipa montera Giselle en 1887 au Théâtre impérial Mariinski, marquant ainsi le début de l’approche moderne de ce ballet, approche qui perdure depuis lors.


RÉSUMÉ

L’histoire se passe dans un petit village de la vallée du Rhin.

ACTE 1:

Giselle est une jeune fille, paysanne, de santé assez fragile. Elle est amoureuse d’un fort bel homme qu’elle croit de condition modeste, Albrecht, mais qui en fait est un prince déjà marié. Etant amoureux de Giselle, il lui a caché son rang sans quoi Giselle aurait refusé ses avances. Hilarion est un jeune homme du village, amoureux de Giselle également, et très jaloux d’Albrecht. Il découvre par hasard la vérité sur Albrecht et décide de tout révéler à Giselle. Il le fait en présence de la femme du prince et de toute la cour, qui participait à une partie de chasse dans les environs. En apprenant la trahison de celui qu’elle aime, Giselle devient folle et meurt dans les bras de sa mère.

ACTE 2:

Giselle fait maintenant partie des Willis, fantômes de jeunes femmes mortes après avoir été trahies par leur promis. Toutes ont en commun leur haine des hommes. Elles sortent la nuit dans la forêt, et si jamais un homme s’y aventure, il subira leur vengeance, elles seront impitoyables. La scène se passe dans la clairière ou est enterrée Giselle. Albrecht vient s’y recueillir. L’esprit de Giselle apparait. Ils dansent ensemble, jusqu’à ce que les Willis les interrompent. Ils s’enfuient. Apparait alors Hilarion. Encerclé par les Willis, il va être jeté dans le lac par ces dernières et meurt.

Reviennent alors Giselle et le prince. Les Willis veulent qu’Albrecht meurt, mais Giselle s’y oppose. Finalement, la force de leur amour dépasse les pouvoirs des créatures maléfiques. Albrecht, condamné à danser jusqu’à épuisement, est sauvé par le lever du jour. Les esprits disparaissent, et Albrecht se retrouve seul, dans son désespoir, séparé à jamais de Giselle.


SOIRÉE EXCEPTIONNELLE AU BÉNÉFICE DE LA CROIX ROUGE