George Dandin ou le mari confondu

Comédie en musique de Molière et de Lully

 

Mise en scène Michel Fau
Direction musicale Gaétan Jarry
Costumes Christian Lacroix
Décors Emmanuel Charles
Lumières Joël Fabing
Maquillage, Coiffes et Perruques Véronique Soulier Nguyen
avec la collaboration de la Maison Messaï
Assistant à la mise en scène Damien Lefèvre
Assistant costumes Jean-Philippe Pons
Stagiaires assistants à la mise en scène Barthélémy Fortier et Sacha Vilmar

 

Avec
Alka Balbir Angélique
Armel Cazedepats Clitandre
Michel Fau George Dandin
Philippe Girard Monsieur de Sotenville

Florent Hu Lubin
Anne-Guersande Ledoux Madame de Sotenville
Nathalie Savary Claudine

 

4 chanteurs en alternance :
Caroline Arnaud soprano
Virginie Thomas soprano
David Ghilardi ténor
Cyril Costanzo baryton

 

8 musiciens de l’Ensemble Marguerite Louise en alternance :

Patrick Oliva dessus de violon
David Rabinovici dessus de violon
Maialen Loth haute-contre de violon
Marie-Suzanne de Loye viole de gambe
Sébastien Marq flûte
Nicolas Rosenfeld basson et flûte
Étienne Galletier théorbe
Gaétan Jarry clavecin et direction

 

Mathieu Prud’homme Régisseur général et plateau
Stéphane Bordonaro Régisseur lumières
Juliette Hui Maquilleuse / Perruquière
Cécile Larue Maquilleuse / Perruquière
Samisha Mekrelouf Habilleuse

 

Durée estimée : 1h50

 

Création le 01 octobre 2020 à la Scène Nationale d’Albi

 

Production C.I.C.T. – Théâtre des Bouffes du Nord
Coproduction Théâtre de Suresnes – Jean Vilar ; Opéra Royal – Château de Versailles Spectacles ; Théâtre de Caen ; Atelier Théâtre Jean Vilar – Louvain-la-Neuve ; Festival de Sablé – L’Entracte, scène conventionnée ; Théâtre de Compiègne. Action financée par la Région Ile-de-France
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre National

 

Remerciements Opéra national de Paris- Direction Alexander Neef ; Opéra National de Bordeaux

 


George Dandin ou le Mari confondu est une comédie-ballet en trois actes de Molière, avec musique de Jean-Baptiste Lully. Elle fut créée à Versailles le  lors du « Grand Divertissement royal » célébrant le Traité d’Aix-la-Chapelle, puis donnée au public sur le Théâtre du Palais-Royal le 9 novembre de la même année. Elle fut vue pour la première fois par le roi (Louis XIV) à Versailles.

Félibien résume ainsi la pièce dans la plaquette officielle accompagnant les Fêtes : « Le sujet est qu’un riche Paysan s’étant marié à la fille d’un Gentilhomme de campagne, ne reçoit que du mépris de sa femme aussi bien que de son beau-père et de sa belle-mère, qui ne l’avaient pris pour leur gendre qu’à cause de ses grands biens. »

Personnages

George Dandin est un riche paysan. En échange de sa fortune, cédée à Monsieur et Madame de Sotenville, il acquiert un titre de noblesse (Monsieur de la Dandinière), un rang et une épouse, Angélique. Mais sa jeune femme n’a jamais voulu cette union. Devant cette épouse rebelle, qu’il ne parvient pas à attirer dans son lit, Dandin ne peut rien. Il ne peut empêcher Clitandre, gentilhomme libertin de la Cour, de courtiser ouvertement Angélique. George Dandin tente de réagir, mais les deux aristocrates n’ont que faire des basses accusations de coq de village et humilient cruellement l’infortuné bourgeois. Angélique peut compter sur l’appui de sa servante Claudine. Lubin est l’entremetteur de Clitandre et le soupirant de Claudine.

Dans l’inventaire après décès des effets personnels de Molière, se trouvait :

« une boiste dans laquelle sont les habitz de la representation de Georges Dandin, concistant en hault de chausse et manteau de taffetas musque, le collet de mesme, le tout garny de (fol. 14 v°) dantelle et boutons d’argent, la ceinture pareille, le petit pourpoinct de satin cramoisy, autre pourpoinct de dessus de brocard de differentes coulleurs et dantelles d’argent, la fraise et soulliers3. »

Comme le fait remarquer Roger Chartier : « Un tel costume, qui n’a rien de paysan, pouvait immédiatement être reconnu comme une imitation outrée, forcée, démodée, de l’habit aristocratique. »

Les Actes

Acte I

George Dandin, paysan voulant s’élever au-dessus de sa condition, a épousé Angélique, fille des Sotenville, nobliaux de province ruinés. En rachetant leurs dettes, il gagne le droit de transformer son nom en « George de la Dandinière », mais sa belle-famille ne cesse de lui faire âprement sentir que la différence de condition n’en est pas pour autant abolie.

George Dandin regrette d’avoir épousé Angélique et de sans cesse subir le mépris de cette dernière et de ses parents. Surprenant Lubin sortant de chez lui, il l’interroge et apprend, sans dévoiler son identité, que sa femme entretient une correspondance avec Clitandre, et que Lubin courtise Claudine. Accablé, il se plaint auprès de ses beaux-parents, lesquels fustigent d’entrée son habituel manque de savoir-vivre et sa basse condition. Une fois informés, les Sotenville demandent des explications, l’un à Angélique, l’autre à Clitandre. Tous deux nient et George Dandin est contraint de présenter ses excuses tout en ne désespérant pas de « désabuser le père et la mère ».

Acte II

Toujours grâce à Lubin, George Dandin apprend que Clitandre est allé rejoindre Angélique chez elle. Il avertit une nouvelle fois ses beaux-parents, qui, en arrivant, surprennent Angélique et Clitandre quittant sa maison. Apercevant ses parents, Angélique feint de se défendre verbalement contre Clitandre et, pour appuyer ses protestations de femme vertueuse, se saisit d’un bâton pour le frapper. Clitandre pousse George Dandin entre eux, et c’est sur lui que tombent les coups de bâton généreusement administrés par Angélique. Les parents, ravis, félicitent leur fille, et il s’en faut de peu que George Dandin ne soit obligé de remercier Angélique de son comportement exemplaire.

Acte III

Clitandre et Angélique se sont donné rendez-vous de nuit à l’extérieur de la maison. Au bruit de la porte, George Dandin se réveille et aperçoit les deux amants. Certain que sa bonne foi triomphera, il dépêche discrètement à Colin de prévenir ses beaux-parents, tandis qu’il verrouille la porte de leur chambre conjugale, empêchant le retour d’Angélique. Quand Angélique revient, elle trouve porte close et son mari, George Dandin, à la fenêtre. Quand il lui apprend que ses parents vont bientôt venir, elle dit qu’elle préfère se tuer avec le couteau qu’elle possède plutôt que le déshonneur, et elle feint de le faire. La nuit est noire, et Dandin descend pour voir si sa femme s’est vraiment tuée. Celle-ci en profite pour entrer dans la maison et verrouiller la porte derrière elle. Quand les beaux-parents arrivent, ils trouvent Dandin dehors et Angélique à la fenêtre. Elle se plaint à ses parents que son mari rentre souvent ivre et nu la nuit. Après avoir été sévèrement réprimandé par ses beaux-parents, George Dandin est encore obligé de présenter ses excuses, cette fois à genoux devant sa femme. Puis Monsieur de la Dandinière dans sa dernière tirade, nous donne l’idée qu’il va se jeter à l’eau, la tête la première.

 

Autour de l’œuvre

La pièce se termine mal, George Dandin étant sans arrêt dupé par tout le monde, des aristocrates aux domestiques, avec un acharnement sadique de la part de sa femme, de l’amant et de la servante de celle-ci.

Cependant, la solitude et le sort tragique du protagoniste principal a permis plusieurs mises en scène assez éloignées du genre comique. Certains en ont fait un drame où le héros se suicide à la fin de la pièce. Le texte original est très sombre, les dernières paroles de Dandin étant « […] lorsqu’on a, comme moi, épousé une méchante femme, le meilleur parti que l’on puisse prendre est de s’aller jeter dans l’eau, la tête la première ». Roger Chartier a montré que cette lecture de la pièce était déjà proposée par le livret distribué lors de la représentation devant la cour : « Les lectures ultérieures de la pièce, sociologiques ou tragiques, ne sont donc pas d’arbitraires inventions : elles sont présentes dans le texte même du programme distribué au roi et à la cour le soir de la première représentation. »

D’autre part, la pièce comporte une vision de la liberté de la femme très prononcée. Angélique, interprétée à l’époque par la propre femme de Molière, décrit son mariage comme forcé et se satisferait de se laisser courtiser favorablement. C’est pourtant un personnage odieux, refusant à son mari tout témoignage d’humanité en raison de sa condition sociale inférieure. Les prétentions de supériorité morale de la noblesse sont réduites en poussière au cours de la pièce, comme dans Tartuffe pour la piété affichée.

Ainsi, bien des metteurs en scène ont souligné le tragique de cette œuvre, qui malgré ses atours occasionnels de farce, ne fait guère illusion, il s’agit d’un naufrage humain.


Michel Fau

 

Michel Fau est un acteurchanteur et metteur en scène de théâtre et d’opéra français, né le  à Agen.

D’abord égérie du théâtre d’Olivier Py, il a pu mettre en scène des comédiens comme Michel BouquetCatherine FrotLéa DruckerGaspard UllielJulie DepardieuAudrey Tautou ou Édith Scob. Au cinéma il a notamment collaboré avec François OzonAlbert DupontelXavier GiannoliChristophe HonoréÉdouard Baer ou André Téchiné.

De par sa riche carrière et l’éclectisme de ses mises en scène, il est aujourd’hui considéré comme l’un des comédiens et metteurs en scène les plus importants de la scène française et internationale.


L’interprète de théâtre

Au cours des années 1990, il est régulièrement sur scène dans les mises en scène d’Olivier Py dont il devient l’un des acteurs fétiches avec notamment Philippe GirardÉlizabeth MazevNâzim Boudjenah ou Mireille Herbstmeyer dans des pièces comme Illusions comiquesLe Soulier de satin (avec Jeanne Balibar), La Servante (histoire sans fin) ou L’Apocalypse joyeuse.

Il est le premier interprète de l’auteur Christian Siméon en 1995, pour Hyènes.

Il a également travaillé avec des metteurs en scène comme Jérôme DeschampsJean Luc LagarceJean Michel RibesJacques WeberJean Michel RabeuxBenjamin Lazar, Philippe Calvario, Stéphane Braunschweig ou Olivier Desbordes pour lequel il chante dans l’opérette Dédé d’Henri Christiné au Théâtre Montfort avec Dalila Khatir et Eric Perez.

Il participe à l’émission de Pierre Palmade On refait le boulevard, jouant un extrait de La Cage aux Folles depuis le théâtre de la porte Saint-Martin avec Francis Huster.

Le metteur en scène

Dès les années 2010, ses propres mises en scène connaissent un franc succès public, avec des distributions faites de comédiens de renom et de jeunes débutants comme Antoine Kahan, Rémy Laquittant ou Yannis Ezziadi ; mais également des acteurs de second plan comme Audrey Langle, Fabrice Cals ou Roland Menou. Il travaille généralement avec sa sœur Pascale Fau à la création des maquillages, David Belugou ou Christian Lacroix aux costumes, Joël Fabing à la lumière ainsi que son frère Bernard Fau, Citronelle Dufay ou Emmanuel Charles à la scénographie.

Il mêle pièces d’auteurs classiques et contemporains comme Un amour qui ne finit pas d’André Roussin avec Léa Drucker et Pascale ArbillotQue faire de Mister Sloane ? de Joe Orton avec Charlotte de Turckheim et Gaspard UllielDemain il fera jour de Henry de Montherlant avec Léa DruckerBritannicus de Jean Racine avec Geneviève Page et Agathe BonitzerNono de Sacha Guitry avec Julie Depardieu et Brigitte CatillonMaison de poupée d’Ibsen avec Audrey Tautou ou encore American buffalo de David Mamet avec Michel Vuillermoz et Nicolas Duvauchelle.

Il a provoqué l’hilarité d’une partie du public de la soirée des Molières 2011 en effectuant une parodie de la chanson de Carla BruniQuelqu’un m’a dit, déguisé en cantatrice tragique, qu’il reprend dans son Récital emphatique.

En 2013, il est nommé Officier de l’ordre des Arts et des Lettres.

La même année, il joue et met en scène Le Misanthrope de Molière avec Julie Depardieu et Édith Scob, pour lequel il est nommé aux Molières dans les catégories Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé et Molière du metteur en scène d’un spectacle de théâtre privé.

Il reçoit en 2015 le grand Prix du meilleur spectacle lyrique du Syndicat de la critique pour sa mise en scène de Dardanus sous la direction de Raphaël Pichon.

Michel Fau au déjeuner des nommés des César du cinéma.

Il invite Catherine Frot dans son adaptation de la pièce Fleur de Cactus de Pierre Barillet et Jean-Pierre Gredy au Théâtre Antoine-Simone-Berriau avec notamment Mathilde Bisson pour lequel il sera nommé une nouvelle fois aux Molières dans les catégories Molière du comédien dans un spectacle de théâtre privé et Molière du metteur en scène d’un spectacle de théâtre privé.

On le retrouve en 2017 au théâtre de la Porte-Saint-Martin dans sa mise en scène du Tartuffe de Molière avec son ancien professeur Michel BouquetNicole CalfanJuliette Carré et Christine Murillot.

Il met ensuite en scène une pièce de Jean Poiret, dans laquelle il joue avec Mélanie DouteyDavid Kammenos et Christophe Paou.

En 2018, il met en scène deux opéras, puis la pièce Fric Frac qu’il interprète aux côtés de Julie DepardieuRégis Laspales et Emeline Bayart.

En 2020, Michel Fau et Roschdy Zem partagent l’affiche de Trahisons d’Harold Pinter avec Claude Perron et Fabrice Cals.

L’interprète de cinéma

Au cinéma, il se contente de petits rôles secondaires jusqu’en 2015 où il partage l’affiche de Marguerite de Xavier Giannoli avec Catherine Frot et a été nommé au César du meilleur acteur dans un second rôle pour le film

En 2018 il participe au film Nos années folles d’André Téchiné aux côtés de Céline Sallette et Pierre Deladonchamps, puis apparaît dans le film L’amour est une fête en producteur de films pornographiques aux côtés de Guillaume Canet et Gilles Lellouche.

Il est le fils de Jean-Pierre Léaud dans le film Alien Crystal Palace d’Arielle Dombasle.

Le professeur

Il dirige épisodiquement des ateliers d’interprétation au CNSAD et au Cours Florent, mais démissionne du Conservatoire en 2014

Le directeur

En 2011, il prend la co-direction du Festival de théâtre de Figeac avec Olivier Desbordes. Il se met alors à y créer des spectacles et à y faire des lectures (Michel Fau lit Georges Wolinski puis Michel Fau lit Samuel Beckett) tout en y invitant des artistes de renom comme Fanny ArdantMichel GalabruFrancine BergéMaxime d’Abovile ou encore Philippe Caubère

 

source : https://fr.wikipedia.org/