COURGETTE

 

MISE EN SCÈNE : PAMELA RAVASSARD

Adaptation : Pamela Ravassard & Garlan Le Martelot
Avec : Vanessa Cailhol, Florian Choquart, Garlan Le Martelot, Lola Roskis Gingembre, Vincent Viotti
Lumières / Assistant mise en scène : Cyril Manetta
Scénographie : Anouk Maugein
Son : Frédéric Minière
Costumes : Hanna Sjödin
Coach vocal : Stéphane Corbin
Chorégraphie : Johan Nus

 

LA PIÈCE  :

 

C’est l’histoire d’Icare, alias Courgette, un jeune garçon de bientôt 10 ans qui vit seul avec sa mère alcoolique. Un jour où elle est dans une profonde tristesse, Icare trouve son revolver et essaie de « tuer le ciel » qu’il estime être responsable de tous les malheurs. Mais le coup part… Courgette est alors placé aux Fontaines, un foyer « pour enfants écorchés » où il rencontre Simon, Ahmed… et la mystérieuse Camille. Et puis il y a Raymond, le gendarme, qui va peu à peu endosser le rôle de père de substitution, et qui, grâce à Courgette, va aussi reprendre goût à la vie. Là où le jeu, la musique et la poésie deviennent une nécessité, ils vont tous apprendre à se construire, à s’élever, et à « recoudre leur coeur », ensemble. La rencontre avec l’autre, le lien humain, la force de l’amitié, deviennent alors la possibilité d’un espoir. Après Ma vie de Courgette (deux césars en 2017 et une nomination aux Oscars), le roman de Gilles Paris, Autobiographie d’une Courgette, est enfin adapté au théâtre par Pamela Ravassard et Garlan Le Martelot.

 

NOTE D’INTENTION :

 

La première fois que j’ai découvert Courgette et son histoire, c’était au cinéma… Puis j’ai dévoré le roman Autobiographie d’une Courgette. Et quand on m’a demandé de lire une histoire aux enfants durant le confinement, l’idée (soufflée par ma fille, Ysé) de leur lire Courgette m’a semblé être une évidence. Comment mieux parler aux enfants qu’en se mettant à leur place ? Comment mieux parler du confinement que quand on est soi-même enfermé dans un foyer, mais aussi dans son propre corps, dans sa condition humaine et qu’on essaie, comme Icare, de s’en défaire ? Ce foyer nous renvoie d’ailleurs à un entre deux, où tout peut encore être possible, comme une sorte de purgatoire… Les enfants sont placés ici en attente de savoir s’ils vont au paradis – une adoption merveilleuse – ou en enfer – livrés à eux-mêmes. Mais peut-on agir sur notre propre destin ?
C’est ça qui me plait, la notion de point de vue. Tout comme dans ma précédente mise en scène, 65 Miles de Matt Hartley, le regard introspectif est au coeur de Courgette. Le regard que cet enfant porte sur le monde, la façon dont lui-même est perçu par les adultes mais aussi par ses camarades. Et puis son langage direct, franc, sans filtre, qui suscite l’humour qui traverse toute la pièce. La pureté même de l’enfance : c’est de là que naît l’espoir d’un monde meilleur.

 

LA RÉSILIENCE POUR MIEUX APPRÉHENDER LA VIE :

 

Ce qui m’a tout de suite interpellée, c’est le principe de résilience de Courgette. Les conséquences de notre éducation, le milieu dans lequel nous évoluons qui nous fait devenir ce que nous sommes, malgré nous. Dans 65 Miles, j’abordais déjà des thèmes qui me sont très chers : la transmission, l’âpreté de la vie, le déterminisme social, les conséquences de nos acte, l’enfance qui nous façonne…J’ai souhaité placer toute ma mise en scène du point de vue des enfants, par les vêtements, le langage, le texte, la posture… Cela permet de faire resurgir notre propre enfance. C’est cette naïveté et ce principe d’identification qui entraînent le spectateur dans cette histoire bouleversante d’humanité, la rendant ainsi universelle.

 

MÊLER THÉÂTRE ET MUSIQUE … :

 

Tout d’abord Courgette est là, seul, au coeur même de la narration. Les souvenirs surgissent et reviennent peu à peu, lui permettant de replonger dans son histoire. Les musiciens-comédiens, tapis dans l’ombre, endossent au fur et à mesure les personnages de sa vie. C’est pourquoi j’ai voulu les placer au centre d’un dispositif lumineux, à l’orée du plateau, comme s’ils étaient la partie inconsciente du cerveau de Courgette qui refaisait surface. La musique prend alors de plus en plus de place : la chanteuse devient Camille, le guitariste devient Raymond, le batteur devient Simon, la pianiste devient Ahmed… Tout doucement, l’espace de la mémoire s’entremêle à celui du rêve et Courgette découvre la liberté de l’imaginaire. La musique l’accompagne ainsi dans sa résilience.

 

LE PRINCIPE D’ÉLÉVATION D’ICARE :

 

Le parti pris de la scénographie d’avoir placé les instruments de musique au coeur de la structure, comme dans un amphithéâtre, compose naturellement différents lieux grâce à la lumière. La rambarde lumineuse, semée d’épine de roses (les « fleurs sauvages » comme se définissent eux-mêmes les enfants du foyer), la rampe en forme de toboggan et la structure sur deux niveaux nous embarquent dans le voyage de ces enfants partis à la découverte de leur propre vie. Cette notion d’élévation présente dans le mythe d’Icare est ainsi accentuée par la scénographie. Inspirée des mobiles de Calder et du tableau la Chute d’Icare de Matisse, nous avons choisi de spatialiser les étoiles et le ciel au-dessus de nos protagonistes. Relier comme des constellations, tous les personnages vont se sauver les uns les autres. Comment rebondir, faire preuve de résilience pour que naisse l’espoir ? Comment la musique, et l’art en général, peuvent-ils nous sauver et révéler toute la beauté de notre humanité ? Car comme dirait Tchekhov : « il faut vivre, vivre ! »

 

VANESSA CAILHOL, RÔLE DE CAMILLE ET ROSY – VIOLON, BASSE ET CHANT :

 

Après une formation pluridisciplinaire en chant, danse et théâtre, Vanessa joue dans diverses comédies musicales, ballets et pièces de théâtre.Dernièrement, elle a joué sous la direction de J-P. Daguerre (Don Juan), J-C. Mouveaux (Juste la fin du monde, Moi aussi je suis Barbara), P. Faber (Les Caprices de Mariannes), et A. Michalik (Le Porteur d’histoire). Elle joue sous la direction de J.Boyé dans Je cours pas, je vole, et La dame de chez Maxim de Feydeau adapté par P. Ravassard et J. Boyé, où elle interprète la Môme crevette, rôle qui lui a valu une nomination aux Molières 2018, et aux Trophées de la Comédie Musicale. Elle a joué aussi dans Cats, Mamma Mia, Cabaret, Grease, Un violon sur le toit, Les Misérables, L’hôtel des roches noires, La colère de Don Juan. Elle fait partie du collectif « Les Funambules ».

 

FLORIAN CHOQUART, RÔLE DE SIMON, KÉVIN ET MME PAPINEAU – BATTERIE, PIANO ET CHANT :

 

Florian est un comédien formé au TNS par David Lescot, Cécile Garcia-Fogel, Julie Beochen, Gildas Milin, Eric Vigner, Claudio Tolcachir,… Il a joué sous la direction de P. Ribat (Depuis l’aube, ode au clitoris et Dans les cordes), J. Heynneman (La Discrète amoureuse), J. Boyé (La Dame de chez Maxim), A. Choquart (Cassavetes), J. Lavelli (On ne l’attendait pas), T. Resendes (Les Ennemis publics)… En 2015, il a été nommé aux Molières pour son rôle dans La Discrète amoureuse. Il travaille actuellement à l’écriture et à la conception d’un seul en scène qui explore les ressorts du concept de virilité.

 

GARLAN LE MARTELOT, RÔLE DE COURGETTE – HARMONICA, GLOCKENSPIEL ET COADAPTATEUR :

 

Formé à la Classe Libre du Cours Florent, il joue au théâtre sous la direction de J. Lavelli, J. Lassalle (Figaro divorce à la Comédie-Française), B. Levy (En attendant Godot au Théâtre de L’Athénée), H. Dalem, R. Stella, I. Calbérac (Venise n’est pas en Italie), J. Boyé (La Dame de chez Maxim), B. Porée, D. Piard… Devant la caméra, il tourne pour M. El Mechri (Maison Close), J.-P.Benes et A. Mauduit  (Chair Fraîche), A. Benoliel (À mi-chemin) , O. De Plas (Q.I), E. Bailly (Deux flics sur les docks), M. Laine (On the road – Talents Adami Cannes), A. Delelis (Arborg), E. Lavaine (Les Beaux malaises)… Il tourne dans Notre-Dame brûle de J-J. Annaud. Il joue le rôle de Rich dans 65 Miles de M. Hartley.

 

LOLA ROSKIS GINGEMBRE, RÔLE DE MME COLETTE, AHMED, VICTOR, LA TANTE – PIANO :

 

Elle se forme dans les conservatoires du 5ème et 14ème arrondissement de Paris, puis au Belarus. Elle intègre la compagnie des Baladins sous la direction de G. et R. Louret, puis travaille avec P. Floersheim, M. Delcroix, M. Barney, J. Menard… Elle joue sous la direction de C. Simoneau (Fugue en L Mineure), B. Di Marco (Moule Robert), Compagnie Cavalcade (Pompe funèbre Bemo). Avec la compagnie «Emporte-voix», elle joue Antigone de Anouilh. Elle travaille avec le théâtre Amstramgram de Genève et les Scènes Nationales du Jura sous la direction de C. Vincent. Elle est aussi membre du collectif «A mots Découverts».

 

VINCENT VIOTTI, RÔLE DE RAYMOND, GÉRARD, BALTHAZARD – GUITARE ET HARMONICA :

 

Formé au conservatoire du Xe et à la classe supérieure d’art dramatique de la ville de Paris (J-L Cochet), il complète son apprentissage auprès d’A. Mnouchkine et de J-C Penchenat. Il a d’abord interprété des comédies classiques, dans des mises en scène de J-L Bihoreau, F. Seigner, C. Boso. Après un an passé à Venise au TAG Teatro, il crée sa compagnie : Cathar6. Pendant 14 ans, il met en scène des spectacles sur tréteaux. Il a interprété deux “seul en scène” : L’Insomnie du prince de Conti et La Guerre titre provisoire (M.A. Sevilla). Il a joué dans les mises en scène de J.Boyé, X.Lemaire, G. Benisty, D. Amar, L.Franceschi, D. Thomas, F. Chappuis, N. Morgenstern, Gwenhaël de Gouvello, D. Klockenbring. il joue actuellement dans Edmond de A.Michalik et dans 65 Miles de M.Hartley.

 

COMPAGNIE :

 

Compagnie théâtrale fondée par Pamela Ravassard (directrice) & Henri Dalem, subventionnée sur projet par le ministère de la Culture (DRAC Bourgogne-Franche-Comté), la Région Bourgogne-Franche-Comté et
le Département du Doubs. Nous revendiquons la dimension politique de notre projet dans notre vision du théâtre comme expérience de l’altérité, ici et maintenant, dans le lien sans cesse renouvelé que le théâtre tisse entre le particulier et le général. Nos productions répondent aux deux impératifs qui fondent notre travail : parler à la fois de nous – de quel autre matériau disposons-nous ? – et du monde qui nous entoure – sinon pourquoi monter sur scène ? Nous dévoiler tout en traitant du monde réel : c’est alors que peuvent naître un regard, une poétique, une théâtralité. En 2012, Paradoxe(s) reçoit le prix « Coup de coeur » du Club de la Presse du festival d’Avignon avec Femmes de fermes, création collective inspirée de l’essai de sociologie éponyme. En 2021, la pièce de Matt Hartley, 65 Miles, mise en scène par Pamela Ravassard, rencontre un franc succès
au Festival d’Avignon.