COUPABLE
AVEC RICHARD ANCONINA
«COUPABLE» : LES DÉBUTS PUISSANTS DE RICHARD ANCONINA SUR LES PLANCHES, DANS UN HUIS-CLOS HALETANT AUX ALLURES DE POLAR DE CINÉMA !
À la permanence du commissariat, une nuit de garde, Pascal reçoit l’étrange appel d’une femme en danger. La communication est subitement coupée. Prêt à tout pour sauver cette voix dans la nuit, Pascal bascule dans une course effrénée contre la montre.La force de cette mise en scène réside dans le face à face suffocant que le spectateur entretient avec ce policier à la personnalité complexe, qui de son côté, agit en cavalier seul, pour porter secours à cette femme dont on n’entend que la voix. Tout repose sur le son : captivé par la tension qui monte crescendo, le spectateur est habité et pénétré par l’habillage sonore construit autour des coups de fil de l’enquêteur. On ressent jusque dans le thorax ces basses profondes qui semblent figurer le pouls de Richard Anconina qui s’accélère, on perçoit la pluie qui tombe, l’asphalte qu’avalent les véhicules… Le suspense est à son comble jusqu’à cette scène finale à vous donner des sueurs froides.Jérémie Lippmann, comédien, réalisateur et metteur en scène, a été récompensé par deux Molières en 2015 pour « La Vénus à la fourrure ». Cet « ouvrier du spectacle », comme il se qualifie lui-même surprend avec cette adaptation du film The Guilty, de Gustav Möller.
DISTRIBUTION : |
Adaptation scénique française : Camilla Barnes et Bertrand Degrémont
Mise en scène : Jéremie Lippmann (nomination aux Molières 2020 « Metteur en scène d’un spectacle de théâtre privé »)
Assistante mise en scène : Alexandra Luciani
Scénographie : Jacques Gabel
Création lumière : Jean-Pascal Pracht
Création sonore : Adrien Hollocou
Création costumes : Virginie Montel
Vidéo : Antoine Le Cointe
Avec : Richard Anconina et Gaëlle Voukissa
THE GUILTY DE GUSTAV MÖLLER : |
Pour Jean-François Rauger du Monde, « Le premier long-métrage du réalisateur danois Gustav Möller tient du défi, d’un pari fait avec les spectateurs, celui d’un dispositif contraignant, a priori peu spectaculaire, qui maintiendra ceux-ci en haleine durant plus d’une heure vingt. […] L’intérêt, à la fois ludique et pervers, du film de Gustav Möller réside, dès lors, dans la narration d’une action perçue uniquement grâce à la bande-son. Des voix lointaines, chuchotantes ou implorantes, décrivent les conséquences d’un fait divers à jamais invisible aux yeux d’un spectateur, réduit au statut d’auditeur, catégorie à laquelle appartient, de facto, le policier lui-même ».
Pour Marius Chapuis de Libération, « Gustav Möller n’invente rien (de Douze Hommes en colère à Buried, les huis-clos à concept sont légions) mais sa façon de créer de l’espace avec du son est délicieuse. […] Plus qu’un gimmick, cette mise en scène par suppression du mouvement finit surtout par construire un joli polar de l’impuissance ».
Pour Corinne Renou-Nativel de La Croix, « Un impressionnant travail sur la bande sonore a été réalisé. Gustav Möller et son coscénariste ont eu l’excellente idée de choisir la pluie pour météo à ce film dont on ne voit pas les extérieurs. Le clapotis plus ou moins intense des gouttes et le bruit régulier des essuie-glaces apportent des images concrètes et puissantes du dehors. Tout concourt à harponner fermement le spectateur jusqu’à la dernière minute de ce thriller captivant mais aussi bouleversant ».
Pour Guillemette Odicino de Télérama, « Alfred Hitchcock rêvait d’un thriller dans une cabine téléphonique, ce Danois l’a fait ».
RICHARD ANCONINA : |
Issu d’une famille d’origine marocaine, Richard Anconina nait à Paris le 28 février 1953. Après ses études d’électrotechnicien, il vogue de jobs en petits boulots jusqu’en 1977. Cette année-là il découvre le cinéma, passion qui ne le lâchera plus, en faisant une première apparition dans le film Comment se faire réformer. Durant trois ans, il multiplie les petits rôles. Mais c’est 1980 que le public a la joie de le découvrir, dans les longs métrages Inspecteur la Bavure de Claude Zidi, et Le bar du téléphone, aux côtés du tout jeune Christophe Lambert.
Le succès est en marche. La consécration ne se fait pas attendre : trois ans plus tard, il donne la réplique à l’immense Coluche dans Tchao Pantin, et décroche pour ce rôle de Bensoussan le César du jeune espoir, et celui du Meilleur second rôle masculin. Il ne cesse de tourner, avec des partenaires de renom, Sabine Azéma, Anémone ou Michel Boujenah. Il frôle un troisième César pour son rôle dans Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch, et décroche la Mention spéciale du jury au Festival de Berlin, pour son rôle dans le film de Jacques Doillon Le petit criminel.
Il faudra attendre 1997 pour revoir Richard Anconina en tête d’affiche, avec le truculent La vérité si je mens qui caricature la vie des grossistes juifs du Sentier. Depuis, Richard Anconina continue d’élargir son panel dans des genres tels le polar ou d’autres comédies.
JÉRÉMIE LIPPMANN : |
Jérémie Lippmann est un metteur en scène, comédien, réalisateur français, né en 1979.
Après le Cours Florent et l’école du cirque, il est admis au Conservatoire national supérieur d’art dramatique, avec Catherine Hiegel et Daniel Mesguich pour professeurs. Il joue ensuite dans plusieurs pièces de théâtre, ainsi que pour le cinéma et la télévision, puis se lance entièrement dans la mise en scène.
Il est récompensé par un Molière en 2015 pour La Vénus à la fourrure. Que ce soit pour le théâtre, avec notamment Nathalie Baye, Marie Gillain, Emmanuelle Bercot, Joey Starr, Lina el Arabi, Olivier Marchal ou encore Niels Arestrup, ou la scène musicale avec les spectacles de Christophe, Thomas Dutronc, NTM, et dernièrement -M-, Jérémie surprend. Autodidacte, il a appris à casser les codes de la scénographie traditionnelle pour s’approprier une fantaisie au service de son propos.
Pour Jérémie Lippmann, « le voyage, l’envie, l’adaptation, ne pas avoir peur du changement, croire en ses rêves », et la plus grande qualité à ses yeux « la curiosité » sont des moteurs. Il se décrit lui-même comme un « ouvrier du spectacle », qui n’instaure aucune limite à son imagination.
LA PRESSE EN PARLE : |
Franceinfo : Vous avez joué devant Coluche, devant Belmondo, la bande de La vérité si je mens ! Ça vous a aidé à trouver la force de dire oui et d’aller sur scène ?
Richard Anconina : Je ne sais pas si cela m’a aidé, mais je pense que j’attendais un truc fort. Tous mes copains me disaient : « Il faut absolument que tu ailles au théâtre parce que tu vas aimer ça, tu vas te régaler, on te connaît ». Je leur expliquais que j’irais probablement un jour, mais qu’il fallait que j’attende d’être saisi, d’être pris, que ce soit incontournable. Un jour, le producteur Richard Caillat me propose cette pièce adaptée d’un film dont il a acheté les droits et lorsque j’ai lu, j’ai su. J’attendais ça.
Cette émotion, justement, que vous ne connaissiez pas, a-t-elle changé votre regard sur le théâtre ?
Je n’étais pas attiré par le théâtre parce que je trouve que le code de jeu du théâtre est particulier. J’ai du mal à m’y faire. Je trouve que les gens parlent très fort, pourquoi parler si fort quand tu es tout près ? Alors, on m’a expliqué qu’il y avait trois balcons et qu’il fallait que tout le monde entende ! J’avais un peu de mal, je n’ai pas beaucoup de voix, je ne porte pas beaucoup… Et s’il faut porter la voix, il y a quelque chose qui se dénature, dans le timbre, dans l’émotion et dans les intentions. Il y a quelque chose qui se déplace, qui bouge. Et je me suis dit : mais je ne pourrais jamais parler fort pour dire un truc que je dois dire, que j’ai besoin de dire dans une espèce de timbre, de souffle parce que ça fait partie de ce que je veux faire passer.
Cette pièce est d’une écriture très réaliste et très cinématographique, alors il y a un petit soutien de son qui est très, très, très subtil, qui va dans toute la salle et qui me permet de jouer comme au cinéma, avec les mêmes nuances, le même timbre. On n’a pas envie de changer sa voix, quand on joue. Je ne changerai pas mon nez, je ne changerai pas ma voix.
Cette pièce raconte l’intervention téléphonique d’un policier à la suite d’un appel au secours. Cet homme va sauver une famille, une petite fille, mais aussi son père et sa mère. C’est toute la dimension familiale qui est mise en exergue dans cette pièce. Vous avez toujours été très pudique et cette pièce semble vous remuer un peu.
Oui, j’ai toujours été très pudique. Je ne viens pas de ce milieu. Après, ce qui m’a beaucoup plu dans cette pièce, c’est que je savais que dans ce personnage qui était affecté au 17, je pouvais y mettre beaucoup, beaucoup d’humanité.
« J’adore mettre de l’humanité dans tous mes personnages depuis ‘Le choix des armes’, ‘Tchao Pantin’… Ce sont des personnages que je trouve très humains. »
Que vous ont transmis vos parents ? Et comment ont-ils vécu votre succès ?
L’essentiel ! L’humanité, la tolérance, la bienveillance, la générosité. Aimer les gens, c’est l’essentiel. Mes parents, dans une période de leur vie, avaient un petit restaurant. Un jour, quand je suis arrivé au restaurant, j’ai dit à ma mère : voilà, je vais arrêter ce que je fais actuellement et j’aimerais devenir acteur. Elle m’a fait la plus belle phrase d’une maman : « Mais comment tu vas faire ? On ne connaît personne ». C’est magnifique !
Quand on parle de vous, impossible de ne pas aborder Itinéraire d’un enfant gâté de Claude Lelouch. Comment avez-vous vécu cette aventure ? La confiance du réalisateur et ce tête-à-tête avec Jean-Paul Belmondo ?
Jean-Paul et moi, on se connaissait un petit peu. Claude me raconte l’histoire parce qu’il n’y a rien à lire. Et je sais que dans cette relation, ça va le faire puisque c’est quelqu’un qui a une grande admiration pour son patron et que moi, Richard, j’ai une grande admiration pour Jean-Paul, l’acteur.
Qu’est-ce qui fait que vous êtes aussi rare ? Vous avez toujours pris le temps de dire, non, oui, de prendre le temps pour vous aussi.
Si je suis aussi rare c’est parce que déjà, je n’ai pas beaucoup, beaucoup de propositions. Ce sont des cycles. Tout d’un coup, ça repart, avec beaucoup plus d’intensité. Ce rythme me convient, il n’y a pas de souci. Là, je suis en tournée et c’est extraordinaire, je ne connaissais pas.
C’est intimidant d’être les yeux dans les yeux avec le public ?
C’est émouvant. D’ailleurs, c’est un appel à tous les auteurs de théâtre : j’ai vraiment aimé ! Ça sera toujours pareil, comme le cinéma. Je serai très sélectif parce que je ne sais pas tout faire.
« J’ai eu la chance de rencontrer, de jouer avec des gens que j’admire. »
Richard Anconina
à franceinfo
Il y a vraiment, dans votre parcours, un côté rêve éveillé.
Oui, j’ai commencé mon premier film d’importance avec Alain Corneau dans Le choix des armes avec Depardieu, qui est mon idole, je l’adore.
TEASER : |