CHERS PARENTS

D’EMMANUEL & ARMELLE PATRON

Durée : 01H20

MISE EN SCÈNE : ARMELLE PATRON & ANNE DUPAGNE

De : Emmanuel & Armelle Patron
Mise en scène : Armelle Patron & Anne Dupagne
Avec : Frédérique Tirmont, Bernard Alane, Élise Diamant, Julien Cheminade , Emmanuel Patron
Costumes : Nadia Chmilewsky, Décor : Edouard Laug,
Lumière : Laurent Béal, Musique : Michel Amsellem,
Illustration : Sasha Floch Poliakoff
Producteur : Richard Caillat – Arts Live Entertainment

 

Pierre, Jules et Louise Gauthier s’adorent et aiment profondément leurs parents. Alors, lorsque ces derniers leur demandent de venir les rejoindre d’urgence – ils ont quelque chose de très important à leur annoncer – les trois enfants bouleversés se précipitent craignant le pire. Le pire n’a pas lieu, du moins pas tout de suite, et la merveilleuse nouvelle que leur annoncent Jeanne et Vincent va faire voler en éclats la belle unité familiale… faisant ardemment souhaiter aux trois rejetons ce qu’ils redoutaient le plus en arrivant quelques heures plus tôt !

Chers Parents est une comédie qui parle de la famille, d’amour, d’argent, de la place de chacun dans la fratrie, de l’impermanence des sentiments, de la part d’ombre qui sommeille en chacun de nous et de ce que les parents doivent à leurs enfants. Frère et sœur dans la vie, Emmanuel et Armelle Patron, auteurs de la série télévisée à succès Nos Chers Voisins signent au théâtre une comédie irrésistible qui pulvérise les faux semblants.

 

CHERS PARENTS :

Interview de : https://www.loeildolivier.fr/

 

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’écrire ensemble une pièce ?

Emmanuel Patron : Nous travaillions déjà ensemble pour la télé, des écritures de formats courts ou de 90 mn. Je viens du théâtre. J’en fais depuis plus de trente ans. On a eu l’envie de s’attaquer à l’écriture d’une pièce, parce qu’il y avait moins de contraintes que pour la télé… Cela nous permettait d’écrire ce qu’on voulait, de placer l’intrigue où on voulait. Cela pouvait se passer à Bangkok, à Paris ! Au théâtre, on fait un peu ce que l’on veut. On avait une liberté totale de création. Entre deux téléfilms, on s’est mis à écrire une pièce de théâtre.
Armelle Patron : On a écrit des comédies, des polars… Cela fait longtemps qu’on a le désir d’aller vers le théâtre. Pour la télé, on écrit, ensuite cela passe par les mains d’un réalisateur. Quand cela sort, un an et demi après, on a quasiment oublié ce que l’on avait écrit. Voilà, cela nous échappe totalement. Donc, on se disait qu’il fallait trouver le temps de se consacrer à une pièce.

 

C’est le confinement qui vous a permis de le trouver ?

Armelle Patron : C’était juste un peu avant ! Depuis 15 ans, on travaille tellement tout le temps sur plusieurs projets à la fois que l’on n’avait pas réussi à se poser. On a fini par y arriver. On avait, depuis quelque temps, l’idée de cette famille.

 

Depuis les Atrides, il n’y a pas plus théâtral que ce vaste sujet qu’est la famille !

Emmanuel Patron : C’est ça. Nous appartenons à une famille très unie, où il y a quatre enfants. Cela nous a toujours intéressés d’écrire sur ce sujet. Qu’est-ce qui pouvait mettre en danger ce noyau nucléaire qu’est la famille ? Ces liens si forts ? Comme on aime bien la comédie, qui permet de dénoncer les travers de nos contemporains et de se moquer de nous, on s’est demandé ce qui pouvait ébranler une famille très unie et très aimante. On a pensé à l’argent, car comme le disait Sacha Guitry : Il n’y a pas de famille heureuse tant qu’il n’y a pas eu d’héritage. On a brodé là-dessus.
Armelle Patron : Je pense aussi qu’appartenir à une famille très soudée fait qu’on a toujours été un petit peu dans cette idée que l’on est hyper heureux et que rien ne viendra jamais perturber ce bonheur. Même maintenant, avec nos conjoints, les enfants, nous sommes très nombreux, on fait toujours en sorte que cela se passe bien ; car être en famille c’est vivre une petite parenthèse un peu enchantée.

 

C’est pour ça que vous attaquez la pièce avec ces trois grands enfants qui accourent parce qu’ils pensent qu’il est arrivé quelque chose de grave à un de leurs parents ?

Armelle Patron : C’est dû à notre expérience d’écriture télé et de format court. On a appris à écrire très « cut ». Il n’y a pas d’entrée en matière. On aime aller vite dans l’action, qu’il n’y ait pas de temps morts.
Emmanuel Patron : Il n’y a pas d’exposition. Il fallait que quelque chose de très important pousse les enfants à entrer dans la maison. Qu’ils rentrent tout de suite dans un état très particulier, qu’il y ait des bascules. Après l’inquiétude, il y a le soulagement, puis une angoisse. On va très vite dans quelque chose de concret, ce lieu qui est une arène, celle de la maison où ils ont grandi. Une maison qui représente symboliquement leur jeunesse, l’amour de cette famille et où, tout d’un coup, tout va basculer.

 

J’imagine que vos parents vous ont très inspiré pour aborder vos personnages…

Armelle Patron : Oui !
Emmanuel Patron : Ils étaient très engagés. C’étaient des humanistes.
Armelle Patron : De gauche.
Emmanuel Patron : Nos parents s’occupaient de la soupe populaire, des personnes âgées, des handicapés… Ils ont même vécu trois ans en Afrique où ma mère s’occupait d’une léproserie. Ils étaient très généreux et passaient leur temps à aider les autres. On a vraiment vécu là-dedans, avec cet exemple.
Armelle Patron : Avec un père, qui n’est plus là aujourd’hui, qui aurait très certainement adoré jouer au golf mais qui se l’est toujours interdit.
Emmanuel Patron : Comme son rêve était de conduire une Spitfire, une Triumph ! Depuis que j’étais tout petit, il me parlait de ça. Il ne l’a jamais fait parce qu’il avait ce problème d’image, de ce que cela représentait par rapport aux autres.
Armelle Patron : Il en avait les moyens mais cela ne se faisait pas. Pour mon père cela n’était pas très grave de ne pas avoir réalisé ces rêves-là, car il y avait des choses plus importantes dans la vie. Et je pense qu’il n’en était pas si malheureux que ça. Il n’était pas frustré.

 

C’est pour ça que le personnage du père est totalement déphasé par cette fortune gagnée au loto et que c’est son épouse qui lui explique ce qu’ils vont faire de tout cet argent ?

Emmanuel Patron : Il n’est pas si simple que ça ! Quand la mère décide de rendre tout l’argent, il lui dit que maintenant qu’il a 70 ans, il a envie de s’éclater avec cet argent, de partir à l’autre bout du monde, de faire du bateau, de conduire une Porsche ! Après, il revient un peu à la réalité, se disant que tout cela n’est pas si grave que cela s’il ne le fait pas.
Armelle Patron : Le Loto ! C’est de l’argent qui tombe du ciel, ce n’est ni un héritage, ni le résultat d’un travail ! Cet argent-là est destructeur !

 

Vous êtes quatre à la maison, dans la pièce, ils sont trois, je ne sais pas si là aussi vous vous êtes inspirés de votre fratrie, mais en tout cas, elle est bien dessinée et on y croit vraiment…

Armelle Patron : Au départ, nous avions imaginé qu’ils seraient quatre comme chez nous. On s’est, alors, vite rendu compte que c’était un terrain très dangereux, parce qu’on était en train de parler de nous. Il faut savoir que nous sommes tous les quatre très différents. Ce n’était pas le bon axe. Donc, on est passé à trois enfants et on a mis tout ce qu’on avait envie de dire sur eux. Ainsi, ce n’est pas nous. Mais c’est vrai que Manu joue au golf, que François est à la CGT, que notre petite sœur s’occupe de centres d’accueil de personnes atteintes d’Alzheimer et que moi on me coupe la parole sans arrêt ! Mais, on a bâti ces trois personnages par rapport à nous quatre.
Emmanuel Patron : On écrit bien sur ce que l’on connaît. C’est vrai que nous la famille, la fratrie, c’est quelque chose que l’on connaît bien. Même encore maintenant, on passe des week-ends ensemble. À Noël, on fait de grosses fêtes familiales.

 

Pourquoi le choix de mettre en scène vous-même la pièce ?

Armelle Patron : Avec Anne Dupagne également. Comme on le disait tout à l’heure, nous avions eu envie d’écrire cette pièce pour tout mener du début jusqu’à la fin. On avait envie de choisir les comédiens, le décor, avoir le ton qu’on voulait lui donner. On voulait tout maîtriser. C’était un peu le but du jeu et c’est ce qu’on a réussi à faire.
Emmanuel Patron : On savait ce qu’on voulait raconter. Effectivement, pour Armelle c’était sa première expérience. Je connais bien Anne Dupagne pour avoir déjà bossé avec elle. On a fixé ensemble comment on allait œuvrer. J’ai défini comment je voulais que l’on travaille avec les comédiens. Quand j’étais sur le plateau, il y avait Armelle et Anne qui dirigeaient. J’avais des rendez-vous que je voulais très précis sur des entrées, des regroupements, des dispositions sur le plateau. On a travaillé ainsi et cela s’est très bien passé.
Armelle Patron : Dès l’écriture, on voyait les choses, on entendait les intonations, on savait à quel moment cela devait être du second degré. Je notais déjà ce qu’on voulait pour la mise en scène. Après, sur le plateau, il y a eu des surprises. Certaines choses que l’on avait imaginées ne marchaient pas. Il y a eu des propositions qui fonctionnaient et on les a gardées. Comme nos mots d’ordre étaient simplicité et sincérité, on a travaillé pour que cela soit le plus épuré possible.
Emmanuel Patron : Nos références étaient Reza, Pinter et Sébastien Thiery ! Pour ce dernier, c’est jusqu’où peut-on aller sur la folie !

 

Votre distribution est fabuleuse, comment l’avez-vous choisie ?

Emmanuel Patron : À part Rudy Milstein, dont José Paul m’avait dit beaucoup de bien, Frédérique TirmontÉlise Diamant et Bernard Alane sont des actrices et acteur avec lesquels j’avais déjà joué. Au théâtre, il y a très peu d’audition. On se fait coopter, on s’appelle entre nous. C’est tellement important de former une « famille ». On se voit tous les jours quand même ! On a joué huit mois, on reprend maintenant pour quatre mois. Après on part en tournée six mois. Il faut bien s’entendre ! Être du même groupe sanguin.

 

Vous vous attendiez à rencontrer un tel engouement du public qui, dans cette période post-covid compliquée a vite répondu présent ?

Armelle Patron : On l’espérait mais on ne s’attendait pas à ce point-là !
Emanuel Patron : On a eu deux surprises. La première que cela marche très bien et ce dès le début. On a été plein au bout de quinze jours ! La seconde que cela rit autant ! À la base, on avait écrit une comédie mais un peu noire, un peu acide sur la famille, sur le pouvoir destructeur de l’argent. On ne pensait pas que cela allait rire à ce point-là !
Armelle Patron : Les premières fois,je m’installais au fond de la salle. Je ne me préoccupais plus ce qui se passait sur scène, je regardais les gens autour de moi. Ils pleuraient de rire, se donnaient des coups de coudes. Je me disais ce n’est pas possible ! C’est miraculeux !
Emmanuel Patron : On dénonce quand même quelque chose. C’est une catharsis pour les gens de voir des enfants basculer comme ça, de voir cette famille tellement aimante et aimée qui devient dingue. On le sait, ce qui nous fait rire, c’est de voir les gens tomber ! C’est le déséquilibre ! Là cela va tellement loin, que les gens se marrent énormément.

 

 

LA PRESSE EN PARLE :