BÉRÉNICE

 

DE JEAN RACINE MISE EN SCÈNE : MURIEL MAYETTE-HOLTZ

Avec : Augustin Bouchacourt, Carole Bouquet, Frédéric de Goldfiem, Jacky Ido, Ève Pereur
Décors & costumes : Rudy Sabounghi
Lumières : François Thouret
Musique : Cyril Giroux
Assistante à la mise en scène : Laure Sauret
Assistant costumes : Quentin Gargano-Dumas
Construction décor : Ateliers du TNN
Production : Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur

Titus et Bérénice sont amoureux de longue date. Titus a même promis le mariage à sa reine de Palestine. Mais dès qu’il monte sur le trône, à la mort de son père Vespasien, Titus comprend que Rome n’acceptera jamais une reine étrangère pour diriger à ses côtés.

Il doit donc choisir entre amour et pouvoir et renonce à Bérénice. Cette tragédie est une histoire d’amour sans issue. Nos deux protagonistes accepteront héroïquement de suivre leur destin… Bérénice, sommet du théâtre classique français, exige des interprètes exceptionnels et un soin tout particulier de la mise en scène. Rencontre au sommet donc entre une actrice de premier rang, Carole Bouquet, qui a déjà interprété le rôle en 2008 aux côtés de Lambert Wilson, et la metteuse en scène Muriel Mayette-Holtz, directrice du Théâtre National de Nice, pour servir le chef d’oeuvre de Jean Racine.

 

RACINE :

 

Jean Racine est un auteur, dramaturge et poète français. Issu d’une famille relativement modeste, orphelin à l’âge de 3 ans, il est pris en charge par les Solitaires de Port-Royal, jansénistes lui assurant une éducation religieuse et littéraire. Jean Racine s’oriente rapidement vers le théâtre et écrit sa première pièce en 1660. Il se rapproche de plus en plus des milieux mondains et littéraires et noue de nombreuses relations avec des membres influents de l’entourage du roi Louis XIV. Jean Racine construit sa renommée sur des pièces épurées portées par les passions humaines, où la tristesse et la fatalité sont incontournables. Le public de l’époque se divise entre les adeptes de la rupture créée par Racine, et les fidèles de la tragédie de Corneille. Les faveurs de la Cour, en particulier de Mme de Montespan font l’ascension sociale et économique de l’auteur, qui est élu à l’Académie française en 1672 et anobli deux ans plus tard.

Les œuvres principales de Jean Racine
En 1664, Racine écrit « La Thébaïde », avec probablement une intervention de Molière dans la rédaction de la pièce, et reçoit le soutien de Louis XIV. Dans « Alexandre le Grand », encore une tragédie en cinq actes, datée de 1665, l’auteur dépeint le Roi-Soleil sous les traits d’Alexandre. Mais son véritable succès arrive en 1667 avec « Andromaque ». Suivent alors d’autres coups de maître, avec notamment et successivement, en 1670, 1673 et 1674, « Bérénice », « Mithridate » et « Iphigénie ». En 1669, sa deuxième grande tragédie est jouée à l’Hôtel de Bourgogne : Britannicus. En 1677, Jean Racine interrompt ses créations dramatiques avec « Phèdre ». Il se consacre dès lors à l’historiographie et se met, avec Boileau, au service de Louis XIV, appuyé par Madame de Montespan, alors maîtresse du roi. Il exerce cette activité durant près de quinze ans, avant d’écrire deux tragédies : « Esther » et « Athalie », en 1689 et 1691. Dans son travail d’écriture, Jean Racine traite majoritairement les sujets grecs, comme son contemporain Corneille. Jean Racine s’éteint à Paris le 21 avril 1699, à l’âge de 59 ans, d’un cancer du foie.

Le mouvement littéraire de Jean Racine
Jean Racine réinvente la tragédie classique en alliant rigueur de modèle et profondeur dans l’analyse psychologique : c’est le classicisme. En effet, la forme de la tragédie est respectée de manière la plus fidèle : les trois unités de temps, de lieu, d’action, les cinq actes, les vers en alexandrin, tout y est. A cela s’ajoute le génie de Racine qui fait naître des situations de crise poussées à leur acmé dans un fatalisme et une intensité de sentiments inégalés. L’héroïsme de Corneille est rejeté pour faire place à une passion déchirante, qui crée des personnages tout sauf manichéens, à la fois innocents et coupables, honorables et détestables… des humains, en somme. La passion est cependant poussée à exagération avec des destins tragiques au possible, une lutte vaine contre la déraison et une fin souvent fatale. Jean Racine s’illustre en particulier dans la passion amoureuse, avec des sentiments intenses, souvent cruels, inexorables.

 

BÉRENICE :

 

Bérénice appartient à l’histoire romaine et orientale. Son action est sans violence, son dénouement n’est pas dicté par la passion. Ce n’en est pas moins une tragédie : un personnel de princes et de rois fait son malheur en une série de discours réglés.C’est le personnage le plus dépendant, le moins libre, qui donne son nom à la pièce ; Titus, qui congédie la femme qu’il aime, fait sans cesse un effort douloureux sur lui-même, jusqu’au transport d’héroïsme final. Le sujet de la pièce est le renvoi de Bérénice, qui ne fait aucun doute : il est dicté par la tradition romaine. L’action se réduit à retracer les souffrances que cette nécessité entraîne : tout l’art de Racine, ici, est dans le suspens, dans le retard, dans l’attente de l’aveu et de l’adieu.

 

CAROLE BOUQUET :

 

Née le 18 août 1957 à Neuilly-sur-Seine, Carole Bouquet a été élevée aux côtés de sa soeur par son père divorcé. Après des études au Conservatoire, Carole Bouquet tourne son premier film avec le cinéaste espagnol Luis Buñuel, Cet Obscur Objet du Désir, avant d’enchaîner les tournages.

En 1981, Carole Bouquet entre dans le cercle très fermé des James Bond girls en jouant dans Rien Que Pour Vos Yeux, film dans lequel elle donne la réplique à Roger Moore. Mais c’est en 1990 qu’elle obtient le César de la meilleure actrice pour son rôle dans le film de Bertrand Blier, Trop Belle Pour Toi. Au théâtre, Carole Bouquet s’est distinguée dans des grands rôles du répertoire classique, telles que Phèdre et Bérénice.

Actrice de talent, Carole Bouquet s’est illustrée dans de nombreux long-métrages, dont Grosse FatigueLucie AubracEmbrassez Qui Vous Voudrez

En 1990, Carole Bouquet devient l’égérie de la marque de luxe Chanel, et, de 1996 à 2005, la compagne de l’acteur Gérard Depardieu. Carole Bouquet est propriétaire, dans l’île sicilienne de Pantelleria, de vignes dont elle tire son propre vin, le passito.

En 2011, Carole Bouquet est à l’affiche du film Impardonnable dans lequel elle donne la réplique à Mélanie Thierry et André Dussollier.

Carole Bouquet est, depuis plusieurs années, porte-parole de l’association La Voix de l’Enfant. Elle est également mère de deux garçons, Dimitri, aujourd’hui producteur, qu’elle a eu en 1982 avec Jean-Pierre Rassam, et Louis, né en 1987, dont le père est Francis Giacobetti.

 

MURIEL MAYETTE-HOLTZ :

 

Muriel Mayette-Holtz est comédienne et metteur en scène.

Ancienne élève de Michel Bouquet, de Claude Régy et de Bernard Dort, elle a été professeur au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique entre 2000 et 2006. Entrée comme actrice à la Comédie-Française en 1985 après une formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, elle est nommée 477e sociétaire en 1988.

Elle a travaillé notamment avec Matthias Langhoff, Jacques Lassalle, joué les plus grandes pièces du répertoire et mis en scène plus de quarante spectacles. Elle devient la première femme à diriger la troupe de la Comédie-Française comme administratrice générale, d’août 2006 à juillet 2014.

Après un détour à Rome comme directrice de la Villa Médicis pendant trois ans, elle est reçue à l’Académie des Beaux-Arts dans le fauteuil de Maurice Béjart en mai 2017.

Nommée à la direction du Théâtre National de Nice – CDN Nice Côte d’Azur le 2 août 2019, avec une prise de fonction à partir du 1er novembre 2019, Muriel Mayette-Holtz retrouve, à Nice, le théâtre, son métier et projette d’y mettre en valeur les grands textes du répertoire de l’Europe de la Méditerranée.