88 FOIS L’INFINI
Durée du spectacle : 1h30
Mention producteur : Richard Caillat – Arts Live Entertainment et Théâtre des Bouffes Parisiens
Mention photographe : Céline Nieszawer
Auteur : Isabelle Le Nouvel
Metteur en scène : Jérémie Lippmann
Avec : Niels Arestrup (Andrew) et François Berléand (Philippe)
Assitantes mise en scène : Sandra Choquet et Alexandra Luciani
Décor : Jacques Gabel
Costumes : Virginie Montel
Lumières : Joël Hourbeigt
Musique : Sylvain Jacques
Après treize ans passés sans se voir à la suite d’une rivalité amoureuse, Philippe rend visite à Andrew, son demi-frère, pianiste virtuose et mondialement connu. Il apporte avec lui une vieille valise ayant appartenu à leur père, qui fut écrasant pour Philippe et absent pour Andrew. Il ne sera pourtant pas question de réconciliation entre les deux hommes, les lourds secrets que contient la valise raviveront leur ressentiment, avant de révéler au grand jour les mensonges de toute une vie.
Dans ce face à face intense, les deux comédiens livrent une partition d’exception et habitent magistralement l’espace, un décor minimaliste et ordonné qui représente une véranda où trône un piano à queue… au couvercle désormais fermé.
ISABELLE LE NOUVEL |
C’est d’après l’histoire vraie d’un homme qui avait dû fuir son pays et la seconde guerre mondiale, en abandonnant derrière lui une femme et un bébé âgé d’à peine quelques semaines, que cette pièce s’est construite. Un récit de déracinement et de déchirements commun à tant de familles, un récit comme l’Histoire en a fabriqué -et en fabrique- par milliers. Là où celui-ci devient singulier, c’est qu’à peine arrivé sur le sol de sa terre d’exil, l’homme rencontra une nouvelle femme. Qu’ils s’éprirent sincèrement l’un de l’autre, eurent un enfant et restèrent mariés jusqu’à ce que la mort les sépare. Mais l’homme ne put jamais oublier le fils qu’il avait laissé. Pas plus qu’il ne put jamais en révéler l’existence à sa nouvelle compagne. C’est à son second garçon, devenu adolescent, qu’il apprit brutalement, un jour, qu’il avait un demi-frère. Là-bas. Si loin. Brutalement, car cet homme était devenu brusque et taiseux. Avec des accès de colères venus, pour son entourage, on ne sait d’où. Venus, sans doute, des profondeurs de ces secrets si lourds à porter qu’ils modifient notre rapport à nous-même et bien sûr à ceux que nous aimons et que nous faisons vivre dans un mensonge épais, qui ne dit jamais son nom. Jusqu’au moment, où à force de suinter, le mensonge éclate comme une bulle de poison. Le père enjoignit à son plus jeune fils de faire à rebours le voyage vers son pays natal et de rencontrer ce frère. Cet inconnu, dont il n’avait jamais, étrangement, perdu la trace. Ce qu’il fit. C’est là où la fiction commence, à l’endroit même où s’arrête l’histoire véridique qui l’a nourrie : J’ai voulu tisser, par un jeu de miroirs, un dialogue entre ces deux frères. Mais bien longtemps après leur première rencontre. Ce sont deux hommes qui se parlent. Deux hommes arrivés maintenant au soir de leurs vies et qui vont se retrouver. Peut-être pour la dernière fois. Et livrer leur colère. Et leur vérité. Pour peu qu’elle existe. J’ai voulu comprendre comment le vide abyssal du père avait forgé l’un. Et comment sa présence violente avait détruit l’autre. Mais peut-être est-ce l’inverse. Car le frère qui semble fort, le pianiste virtuose, le compositeur génial est au bord du gouffre. Et celui qui a sombré dans l’alcool et la dépression va trouver la force de le retenir et de l’empêcher d’y tomber. Mais il ne sera pas seul dans cette entreprise. Il devra convoquer, à force de l’évoquer et malgré la rage de son frère qui refuse d’en entendre parler, un fantôme. Leur père. Et une ombre. La femme qu’ils ont aimée tous les deux et qui a détruit leur relation. C’est donc à quatre que se jouera ce pas de deux.
JÉRÉMIE LIPPMANN |
Metteur en scène
« Pour moi il y a quelque chose d’universel sur l’histoire de la famille, sur l’histoire des frères, sur l’histoire des origines.
J’ai découvert dans le texte qu’un piano avait 88 touches.
D’une certaine façon je trouve ça magnifique parce qu’avec 88 qui est le chiffre de l’infini, sur un piano, trois notes de musique peuvent être interprétées de tellement de façons différentes. Pour moi c’est comme la vie, on peut l’interprétée de tellement de façons différentes. »
FRANÇOIS BERLÉAND |
Acteur de théâtre, François Berléand débute sa carrière sur les planches en 1973, sous la direction de Daniel Benoin. Il travaillera avec ce metteur en scène sur une dizaine de spectacles (« Woyzeck », « La Cantatrice Chauve »). François Berléand poursuit son aventure théâtrale avec de grands noms de la scène : comme Antoine Vitez pour « Hernani » (1985) ou encore Alain Françon pour « La Dame de chez Maxim » (1990) ou
bien Bernard Murat pour « Quadrille » (2011). Sa dernière pièce en date « Encore un instant » de Fabrice Roger-Lacan et mis en scène par Bernard Murat (2019).
François Berléand est aussi un acteur incontournable du cinéma. Il obtient son premier rôle en 1978 dans « Martin et Léa » d’Alain Cavalier. François Berléand enchaîne les rôles au cinéma. Il joue notamment sous la direction de Louis Malle dans « Au revoir les enfants», Bertrand Tavernier dans « L’Appât », Catherine Breillat dans « Romance » ou Nicole Garcia dans «Place Vendôme». En 2000, François Berléand voit son travail récompensé par le César du Meilleur Acteur dans un second rôle pour « Ma petite entreprise » de Pierre Jolivet. Il est également nominé au Molière du Meilleur Comédien pour « Deux hommes tous nus » et une nomination aux César comme Meilleur Acteur pour « Mon idole ».
François Berléand passe aisément d’un registre à un autre. Avec des rôles dans des films d’auteur, François Berléand met un point d’honneur à faire aussi du cinéma pour le grand public, grâce à son jeu dans «Le
Transporteur» ou encore « Les Choristes ». Il s’est également prêté au jeu de la série « Dix pour cent » en jouant son propre rôle et développe ses apparitions dans d’autres séries comme « Le débarquement », « Le
bureau » sur Canal + ou encore « Les Chamois ». En 2019 et 2020, il est à l’affiche de quatre films : « Deux moi » de Cédric Klapisch, « La bonne épouse » de Martin Provost, « L’esprit de famille » d’Eric Besnard et « La Ch’tite famille » de Dany Boon. En 2021, pour la première fois au Théâtre des Bouffes Parisiens, Niels Arestrup était aux côtés de François Berléand dans la création « 88 fois l’infini ». Ces deux grands comédiens font leur retour sur la scène du théâtre, après les succès de « Ramsès II » (avec François Berléand), d’« Acting » de « Skorpios au Loin » (avec Niels Arestrup).
NIELS ARESTRUP |
Niels Arestrup nait en 1949 à Montreuil-sous-Bois d’une famille d’origine danoise. Après le lycée il s’inscrit au court d’art dramatique de Tania Balachova. Il débute sa carrière sur les planches dans la troupe de Jean Gillibert et en 1972 il joue dans Crimes et Chatiment de Dostoïevski. Sa carrière au théâtre est marquée par de nombreux rôles du répertoire classique. Parallèlement il débute au cinéma, en 1973 dans Miss O’Gynie et les hommes fleurs de Samy Pavel. Il hérite souvent de seconds rôles sombres, et collectionne les rôles de méchants (La Dérobade de Daniel Duval, Diesel de Robert Kramer, Les loups entre eux de José Giovanni, La Rumba de Roger Hanin). Dans les années 80, les réalisateurs lui offrent dorénavant des rôles principaux (Le futur est une femme, Ville étrangère, La tentation de Vénus). Après une parenthèse pour se consacrer aux planches, l’acteur revient sur le grand écran en 2000 avec Le pique-nique de Lulu Kreutz de Didier Martiny et Parlez-moi d’amour de Sophie Marceau en 2002. En 2006, son rôle dans De battre mon coeur s’est arrêté lui vaut le César du meilleur acteur dans un second rôle. Il réitère la performance, à nouveau dans un film de Jacques Audiard, Un Prophète, en 2010. En 2006 il devient réalisateur avec Le Candidat dans lequel il dirige Yvan Attal et Maurice Bénichou. Puis il enchaine les tournages et les nominations : L’homme qui voulait vivre sa vie (2010) (nommé pour le César du meilleur acteur dans un second rôle), Je n’ai rien oublié (2011), A perdre la raison (2012) et Quai d’Orsay (2013) (César du meilleur acteur dans un second rôle). Il est également nommé comme meilleur acteur pour le film Diplomatie de Volker Schlondorff puis à nouveau en 2018 comme meilleur acteur dans un second rôle pour le film Au revoir là-haut d’Albert Dupontel. Depuis 2016 on le retrouve aussi au théâtre (Acting de Xavier Durringer) et à la télévision dans la série Baron Noir de Ziad Doueiri. En 2018 il était à l’affiche de At Eternity’s Gate de Julian Schnabel.
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